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L'article provient de Le Journal de Montréal
Sports

Un produit révolutionnaire qui en met plein la gueule

Le masque Rozvelt recouvre entièrement la mâchoire de façon à bloquer toutes dispersions d’odeurs provenant de la bouche.
Le masque Rozvelt recouvre entièrement la mâchoire de façon à bloquer toutes dispersions d’odeurs provenant de la bouche. Photo de courtoisie
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Photo portrait de Patrick Campeau

Patrick Campeau

2025-08-09T04:00:00Z
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Tous les chasseurs savent que le gibier peut facilement détecter leur présence via leurs effluves qui voyagent dans l’air.

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On évalue que l’homme possède environ 5 à 6 millions de récepteurs olfactifs; ce chiffre monte à 297 millions pour le cerf de Virginie, et il se situe entre 300 et 350 millions pour l’orignal. Ces cervidés jouissent d’un odorat qui est de 60 à 70 fois plus développé que ceux des nemrods. Ils peuvent percevoir des odeurs, dans certains cas, jusqu’à plus d’un kilomètre de distance.

Disparaître olfactivement

Depuis des décennies, les amateurs se servent de produits anti-odeur, de masques d’odeurs ou bien d’atomiseurs voués à éliminer les émanations humaines, de savons, de shampoings ainsi que de vêtements avec des fibres capables d’emprisonner les effluences de nos corps, des couvre-chaussures, etc.

Tout le monde a déjà senti l’haleine plus ou moins invitante d’une personne qui avait trop mangé ou qui avait de la difficulté à digérer. Si vous pouvez percevoir que quelqu’un pue de la bouche, imaginez comment le gibier, lui, le peut!

Nicholas Monette, 36 ans, de Laval, chasse depuis son enfance. Détenteur d’une maîtrise en développement de médicaments avec une spécialité en pharmacoéconomie, il est super curieux et il tente d’expliquer tous les phénomènes reliés à la chasse en se servant de son background scientifique.

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Expérience

Au printemps 2024, il tire sur un ours de 3 ans et demi juste avant qu’un violent orage se déchaîne. Il pleut tellement que, 30 minutes plus tard, il n’est plus en mesure de localiser les traces de sang. Il fait alors appel à un conducteur de chiens de sang, qui ne peut venir l’aider avant le lendemain matin. Découragé, Nicholas est persuadé qu’ils ne retrouveront pas son gibier. Le conducteur lui explique que le chien ne perçoit pas olfactivement le sang, mais plutôt l’adrénaline expirée par la gueule de l’animal. Comme par magie, peu de temps après et 2,2 km plus loin, le chien repère l’ursidé.

Le scientifique en Nicholas a alors fait des recherches sur l’impact de l’expiration et des odeurs émises. Son investigation lui a appris que 80% des composés organiques volatils libérés en situation de chasse par le corps du nemrod proviennent de la bouche. Dans le mécanisme de respiration, quand vous soufflez, vous libérez six litres d’air contenant 1000 substances différentes, potentiellement détectables par le gibier.

Entrepreneur

Une idée de génie a germé dans le cervelet de M. Monette pour changer la donne et pour régler un problème, car les chasseurs ne disposent d’aucun outil viable pour limiter la libération massive des odeurs provenant de la bouche. Il se joint à George Korkejian, des HEC, qui se spécialise dans le lancement de jeunes pousses. À deux, ils conceptualisent, ici même, au Québec, un prototype fonctionnel de masque haut de gamme portant le nom de Rozvelt.

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Le beigne en silicone épouse parfaitement les différentes morphologies, les valves internes assurent l’apport d’air frais et le filtre emprisonne les particules d’odeur.
Le beigne en silicone épouse parfaitement les différentes morphologies, les valves internes assurent l’apport d’air frais et le filtre emprisonne les particules d’odeur. Photo de courtoisie

À la question: «On a tous porté des masques restrictifs durant la COVID qui nous donnaient l’impression d’étouffer. Croyez-vous vraiment que les chasseurs en plein air vont se couvrir le visage?», Nicholas Monette répond sans hésiter: «Notre produit, contrairement aux masques N95 ou n’importe quels autres modèles pour la COVID, n’occasionne aucune restriction à l’inspiration. Nous avons réussi cette prouesse technologique en intégrant des valves qui permettent de prendre des bouffées d’air frais non filtrées, sans aucun effort. Puis, lorsqu’on libère les composés organiques volatils, autrement dit notre haleine, tout ce qui trahissait notre présence depuis toujours est maintenant emprisonné dans le filtre interchangeable de charbon actif que nous avons spécialement mis au point.»

Développement

Au cours de l’hiver dernier, l’équipe, qui comptait alors sept spécialistes provenant de domaines croisés, a dessiné et assemblé un système innovant composé d’un casque ergonomique ajustable de maintes façons pour assurer le confort voulu en situation de chasse. Deux extensions, positionnées devant les oreilles, sont dotées de puissants aimants destinés à parfaitement maintenir le masque en place, éviter les fuites d’air et les mouvements indésirables.

Retenue en place avec de puissants aimants, la portion inférieure peut être partiellement décrochée lorsque nécessaire.
Retenue en place avec de puissants aimants, la portion inférieure peut être partiellement décrochée lorsque nécessaire. Photo de courtoisie

«La beauté de ce type d’attache aimantée, c’est que, d’une main, on peut le décrocher partiellement d’un seul côté, afin de caller ou de décocher une flèche. Sans entrave, on le repositionne tout aussi facilement. Puis, même lors des pires conditions météorologiques, le masque n’occasionne pas de buée dans les lunettes de l’utilisateur», précise le concepteur.

La chasse de demain

«On a vu apparaître des produits révolutionnaires au fil des temps, tels les GPS, les caméras d’observation de la faune, les minéraux de synthèse pour les salines, et maintenant, ce nouvel outil changera assurément le dénouement de vos prochaines excursions», croit fermement le PDG de Rozvelt.

Pour en savoir plus, visitez le site www.rozvelt.com ou envoyez un courriel à nicholas@rozvelt.com.

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