Un problème d'identité à QS


Philippe Léger
En se fiant seulement à leur présence médiatique, on pourrait croire que Québec solidaire serait aux portes du pouvoir.
Or, sondage après sondage, le parti flotte.
Le récent sondage Léger est une autre douche froide pour les partis d’opposition, y compris pour QS à 13 %. Une distorsion perdure entre le dynamisme médiatique du parti et les intentions de vote.
Exploit
Depuis sa création, QS a réussi plusieurs exploits. Coaliser les micropartis de gauche, faire élire un premier député, être d’efficaces législateurs, et finalement envoyer une première vague de députés à Québec en 2018.
Or, malgré les apparences, Québec solidaire stagne depuis l’élection.
QS a un problème d’identité. Mais pas nécessairement où on tend à le penser.
Leurs politiques sociales sont plébiscitées. Au-delà de leur réalisme, leurs propositions en environnement le sont également. En économie ? QS exécute présentement un recentrage pour se métamorphoser en « gauche de gouvernement ».
Non, là où tout s’effondre, c’est sur les questions identitaires.
Nation
Un parti souverainiste ne peut faire l’économie de cette question.
Prenons la loi 101 au cégep. Un consensus s’est formé pour son application. Il est inconcevable que QS ne participe pas à cette coalition. Encore plus inconcevable que leurs seuls alliés sur cette question soient, hormis la CAQ, le PLQ et les lobbys anglophones.
Prenons la laïcité. Un brouillard se répand chez QS. Leur position est confuse et alambiquée. Tout le monde semble se raidir, une fois le mot prononcé. Son ultra-libéralisme sur cette question renforce l’idée d’un parti exclusivement montréalais.
Il ne s’agit pas pour QS de se convertir aux divagations d’un certain néoconservatisme.
Il s’agit plutôt d’articuler un projet politique qui conjuguerait, à sa manière, progressisme et affirmation nationale, enracinement et ouverture, bref sa vision propre de la nation.
Un projet qui, au-delà des défis économiques, sociaux et environnementaux de notre temps, s’adresserait à cette anxiété historique et toujours actuelle des Québécois : la peur de disparaître.
C’est à ce moment que QS trouvera un réel nouveau souffle.