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L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

Un présent qui tranche nettement avec le passé

Kent Hughes a vécu sa première date limite des transactions dans la peau d’un directeur général, hier.
Kent Hughes a vécu sa première date limite des transactions dans la peau d’un directeur général, hier. Photo Agence QMI, Joël Lemay
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Photo portrait de Marc de Foy

Marc de Foy

2022-03-22T09:00:00Z
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Après 25 ans à titre d’agent, Kent Hughes a expérimenté pour la première fois hier la journée limite de marchandage dans la LNH dans le rôle de directeur général.

Il n’a pas senti que ses homologues avec qui il négociait autrefois les contrats de ses anciens clients ont tenté de lui tendre des pièges. 

En revanche, certains d’entre eux n’ont pas manqué de le taquiner.

« Pour la première fois de ta vie, m’ont-ils dit, le cap [plafond salarial] compte pour toi », a-t-il raconté en riant.

Contrats encombrants

Hughes connaît effectivement l’envers de la médaille maintenant. 

Il doit composer avec les inconvénients des gros contrats consentis par son prédécesseur Marc Bergevin.

S’il avait pu se départir des ententes de Shea Weber et Jeff Petry, il aurait peut-être soumis des prolongations de contrat à Ben Chiarot et à Brett Kulak, s’il avait voulu garder les deux défenseurs.

Mais il y a lieu de penser qu’il n’en avait pas l’intention.

C’était clair dans le cas de Chiarot, qui pourrait obtenir un salaire moyen annuel de 5 ou 6 millions $ dans son prochain contrat.

Hughes n’était pas prêt à lui accorder un tel montant.

12 joueurs partis

À son arrivée dans l’organisation, il a dit qu’il aimait les équipes dont le style est axé sur la rapidité et l’offensive.

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Aussi, le Canadien qui a participé à la finale de la Coupe Stanley l’année dernière ne correspond pas à la vision qu’il a de son équipe pour l’avenir.

Pas moins de huit joueurs qui étaient de la formation lors du dernier match de la finale à Tampa sont partis, dont quatre depuis que Hughes est là.

Outre Chiarot et Kulak, les autres sont : Phillip Danault, Corey Perry, Tyler Toffoli, Eric Staal, Artturi Lehkonen et Shea Weber, en tenant pour acquis que sa carrière est finie.

À ces joueurs s’ajoutent Jesperi Kotkaniemi, qui n’avait pas été utilisé lors des deux dernières rencontres ; Tomas Tatar qui était devenu réserviste ; sans oublier Erik Gustafsson et Jon Merrill, qui étaient des joueurs de location.

On arrive donc à un total de 12 patineurs.

Les survivants, au nombre de 13, sont : Carey Price, Nick Suzuki, Cole Caufield, John Anderson, Joel Armia, Paul Byron, Joel Edmundson, Jake Evans, Brendan Gallagher, Jonathan Drouin, Jeff Petry, Alexander Romanov et Cayden Primeau, qui agissait en qualité de gardien auxiliaire.

Dans quelques années, on verra ce que rapporteront les 22 choix au repêchage que le Canadien détient pour les deux prochaines années ainsi que les espoirs Emil Heineman, William Lagesson et Justin Barron que Hughes a obtenus dans ses transactions.

Mais tenons-nous-en au présent.

Gestionnaires de l’ère moderne

Si les nominations de Jeff Gorton, Martin Saint-Louis et de Hughes laissaient sceptiques au début, on ressent aujourd’hui le sentiment de nouveauté que Gorton voulait insuffler à l’organisation.

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Les discours de ces hommes tranchent avec ceux qu’on entendait dans le passé.

Gorton et Hughes sont des gestionnaires sportifs du 21e siècle.

St-Louis contraste avec ses prédécesseurs, cela dit sans rien enlever aux Dominique Ducharme, Claude Julien et Michel Therrien.

On pourrait inclure les autres entraîneurs qui ont défilé avec le Tricolore depuis le début du millénaire, c’est-à-dire les mêmes Therrien et Julien alors qu’ils en étaient à leurs premières armes dans la Ligue nationale, Bob Gainey, Guy Carbonneau, Jacques Martin et Randy Cunneyworth.

Hughes n’est pas issu plus de la lignée des Bergevin, Pierre Gauthier et Gainey.

Le Canadien est rendu ailleurs. Il a rejoint les temps modernes.

Lecavalier y prend goût

On peut ajouter le nom de Vincent Lecavalier à cette catégorie. En l’écoutant hier, je me suis dit qu’il a un avenir comme gestionnaire dans la LNH.

Il se plaît dans son rôle de conseiller spécial à Hughes.

« Il y a deux ans, que dis-je il y a six mois, je n’aurais jamais pensé être où je suis en ce moment, a-t-il répondu lorsque je l’ai questionné sur ses projets d’avenir.

« Le hockey était moins présent dans ma vie dans les années qui ont suivi ma retraite comme joueur. Maintenant, je me sens plus impliqué. Je vais voir des joueurs ici et là. »

« Ça me donne vraiment le goût de faire partie de quelque chose, d’aider. Et faire ça avec le Canadien... »

Lecavalier étrennait d’ailleurs un chandail de golf décoré du CH.

Mois intéressants à suivre

Les prochains mois seront intéressants à suivre.

Si Hughes n’a pu trouver des terrains d’entente pour échanger Petry et se départir du contrat de Weber, rien ne dit qu’il n’y arrivera pas après la saison. Le DG pourrait peut-être effectuer une transaction impliquant Petry à ce moment.

Quant à Weber, il pourrait faire l’affaire des Coyotes de l’Arizona dont les revenus risquent de subir les contrecoups de leur déménagement dans un amphithéâtre de 5000 places pour les trois prochaines années.

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