Un premier titre pour Gabriel Diallo sur l’ATP: l’incroyable progression d’un champion inattendu (et une savoureuse anecdote)


Jessica Lapinski
Dans son discours de remerciement, quelques minutes après avoir raflé le premier titre de sa carrière, Gabriel Diallo y est allé d’une savoureuse anecdote concernant un cordeur de raquette qui, durant le tournoi, a massacré son nom.
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«Il avait écrit “Diablo” plutôt que “Diallo”, a raconté le Québécois, sourire en coin. Je me suis dit que si je gagnais le titre, j’allais en parler.»
This is what it means 🙌
— ATP Tour (@atptour) June 15, 2025
The moment Diallo clinched his first ATP Tour title.@LibemaOpen | #LibemaOpen pic.twitter.com/ubL9U0wTIS
C’est vrai que, lorsqu’on s’y attarde de loin, le début de carrière du Montréalais peut ressembler à un phénomène paranormal.
Adolescent, Diallo est allé faire ses classes à l’Académie Aliassime, à Québec, avec le père de Félix. À 18 ans, il n’était pas prêt à faire le saut chez les professionnels. Il avait beaucoup moins disputé de tournois que plusieurs joueurs qui, comme lui désormais, figurent parmi les 50 meilleurs de la planète.
Ajoutez à cela qu’il mesure 6 pi et 8 po. Une caractéristique qui vous donne un avantage certain au service, mais qui peut s’avérer être un boulet dans certains autres aspects du jeu.
Le Montréalais a donc opté pour le circuit universitaire américain, la NCAA. Il s’est joint à l’Université du Kentucky. Il a continué à faire ses classes, à progresser.
Éventuellement, il a commencé à travailler avec Martin Laurendeau. Il a surpris tout le monde en remportant le tournoi Challenger de Granby en 2022, alors qu’il n’était pas encore officiellement un professionnel.
L’association parfaite d’un joueur qui grandira encore
Diallo est passé pro six mois plus tard, en décembre de cette même année. Son association avec Laurendeau, un entraîneur qui a accompagné plusieurs Canadiens, dont Denis Shapovalov, à gravir les échelons, semble parfaite.
Car depuis, gravir les échelons, lentement mais sûrement, c’est ce que réalise la paire. Deux ans et demi plus tard, le voilà champion d’un tournoi ATP 250. Le voilà aussi 44e au monde, lui qui occupait le 165e rang à pareille date l’an passé.
Il n’y a donc rien de paranormal dans le phénomène Diallo, et le plan n’a rien de diabolique. C’est de progresser tout doucement, sans brûler les étapes. Tant Laurendeau que son protégé le répètent: à 23 ans, le Québécois a encore beaucoup à apprendre.
En fait, l’entraîneur estime que l’étoile montante est encore à deux ans de toucher son plein potentiel.
Le «real slim shady» qui n’a rien de louche
Shapovalov, lui, a fait une référence au rappeur Eminem pour souligner la victoire de son compatriote. «Je crois que le real slim shady vient de se lever», a-t-il écrit sur X, en lien avec la chevelure décolorée qu’arborait Diallo aux Pays-Bas.
On se permet ici une autre analogie: il n’y a rien de shady (de louche) dans ce que le jeune joueur est en train d’accomplir.
Congrats Dollo 🏆😎 I think the real slim shady just stood up 😁 https://t.co/qhjImA2eoS
— Shapo (@denis_shapo) June 15, 2025
Gabriel Diallo est un jeune homme brillant. Il fallait le voir dimanche sur le gazon de Bois-le-Duc, micro en main, en train de faire ses remerciements avec l’aisance d’un vétéran qui est souvent passé par là.
Il a remercié son équipe d’avoir cru en lui dès le début de leur association. Il leur a promis plusieurs autres titres.
Ça ne ressemblait en rien à de l’arrogance. C’était la confiance tranquille d’un joueur qui montre que, peu importe le chemin que l’on prend et le temps que l’on doit y mettre, lorsqu’on croit en ses rêves, même les plus fous peuvent se réaliser.