Un premier conclave «très émouvant» pour le cardinal Lacroix
Il a pris part à l’assemblée au Vatican qui a désigné le pape Léon XIV en à peine 24 heures

Dominique Lelièvre
Le cardinal Gérald Cyprien Lacroix a salué, vendredi, l’élection du pape Léon XIV, un individu «au cœur ouvert sur le monde», au lendemain de son tout premier conclave qu’il a trouvé «très émouvant».
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Élevé au rang de cardinal il y a 11 ans par le pape François, c’est la première fois que l’archevêque de Québec participait à la fameuse assemblée à la chapelle Sixtine pour désigner le prochain chef de l’Église catholique.
«Jamais de ma vie, je [n’aurais] pensé de vivre une expérience comme cela», a-t-il lancé, en conférence de presse à Rome.
Tenu au secret sur le déroulement du vote, le cardinal Lacroix s’est tout de même dit marqué par le moment où l’Américain Robert Francis Prevost, 69 ans, a accepté le résultat et a quitté la salle pour revenir dans ses habits de pape.
Timide mais heureux
«J’ai trouvé ça très très émouvant, et on sent aussi que cet homme, qui est d’apparence peut être un peu plus timide que d’autres, mais en même temps très en possession de ses moyens, mais plus réservé, est ressorti avec une joie, avec une prise de parole que vous avez entendue sur la place Saint-Pierre», dit-il.
Alors que la nationalité du nouveau pape, dont plusieurs positions semblent l’opposer à Donald Trump, en a surpris plusieurs, Gérald Cyprien Lacroix laisse plutôt entendre que ça n’a pas pesé dans la balance.
«On n’a pas choisi d’élire un pape d’un continent ou l’autre [...], mais celui qui peut être le pasteur pour l’Église d’aujourd’hui», explique-t-il.
Le nouveau souverain pontife a voyagé beaucoup dans sa carrière, en Amérique latine, au Pérou et à Rome, soulève-t-il. «Ses racines sont là [aux États-Unis], mais c’est un homme qui a un cœur ouvert sur le monde à cause de son expérience.»
«C’est un pape catholique, pas un pape américain», a-t-il résumé, dans une réponse en anglais.
Selon lui, tout indique que le nouveau pape veillera à poursuivre le travail de réconciliation entamé par son prédécesseur François, avec les peuples autochtones au Canada comme pour «d’autres situations dans le monde».
«Excellent choix»
À l’émission de Mario Dumont à LCN, le cardinal Marc Ouellet a de son côté qualifié d’«excellent choix» la nomination de Robert Francis Prevost, qu’il «connaît très bien» pour avoir été son prédécesseur au dicastère des évêques.
À son avis, cet homme d’«une expérience internationale extraordinaire» et au passé de «missionnaire» sera «certainement» dans la continuité du pape François, bien qu’il ait un style «moins incisif».
Comme il a 80 ans, Marc Ouellet n’a pu voter au conclave, mais il a participé aux rencontres préparatoires. Lui-même a autrefois été pressenti pour être pape, mais il a été éclaboussé dans les dernières années par des allégations d’inconduite sexuelle, qu’il nie.
Si le profil de l’Américain ressortait peu au début, le vent aurait tourné «assez massivement vers» lui à la fin de l’exercice. «C’est un des hommes qui peut le plus rapprocher le Nord et le Sud, si vous voulez, par son expérience humaine», dit-il.
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