Un potager dans votre cuisine: voici comment faire facilement pousser vos propres verdures sur votre comptoir

Nadine Descheneaux
De la fraîcheur au cœur de l’hiver : qui refuserait ? De la verdure dans notre hiver tout blanc ? On en veut tous ! Et si notre comptoir et le rebord de nos fenêtres devenaient nos jardins ?
Attendez avant de jeter au compost les noyaux, les bouts et les tronçons de légumes ! Avec un minimum d’effort, on peut les cultiver directement sur notre comptoir. Magique ? Presque !
Avoir des aliments frais à portée de main en plein cœur de l’hiver, c’est un petit bonheur qui en plus fait du bien à notre portefeuille. On peut faire pousser une foule de légumes et de fines herbes avec les restes de ce qu’on achète à l’épicerie. Et côté germinations et micropousses, on fait le choix parmi des graines de légumes, de légumineuses, de fines herbes ou de céréales, selon leur goût, leur saveur ou leur texture.
6 étapes faciles... et quelques particularités
La « recette » est à peu près la même pour tous les légumes.
1 On récupère le pied, une partie de la tige ou le cœur du légume.
- On vérifie qu’il n’y a pas de meurtrissure et que les bouts ne sont pas abîmés.
2 On le dépose dans un bol avec de l’eau.
- Il faut que la base trempe dans l’eau, mais sans trop. On ne la « noie » pas, non plus !
- C’est plus simple avec un bol par essai horticole, mais on pourrait aussi utiliser un large bac peu profond. Cela nécessite plus de vigilance et de manipulation...
3 On place le bol dans un endroit ensoleillé.
- On préfère un endroit « passant » pour ne pas oublier ses soins quotidiens ! Les rebords de fenêtre sont les meilleurs choix !

4 Très important : on change l’eau tous les jours (bon, ça pourrait être tous les deux jours, mais on risque d’oublier !)
- On intègre le changement d’eau avec un geste du quotidien (quand on fait notre café, quand on vide le lave-vaisselle, etc.).

5 On reste aux aguets et on inspecte notre pousse.
- On vérifie si les bords du cœur sont mous ou commencent à pourrir.
- On peut enlever délicatement la partie endommagée, et on veille aussi à ce que l’eau ne soit jamais gluante (signe qu’on a sauté quelques jours d’eau fraîche).
6 Après un certain temps, selon la particularité de chacun, on transplante dans la terre ou on déguste !
Bon, et pas juste dans l’assiette !
Confiance ! On n’a rien à perdre à essayer ! L’investissement est vraiment minime et on risque seulement de gagner une passion pour le jardinage !
Fascinant ! Les enfants adoreront l’expérience ! On les fait participer aux soins, prendre des photos pour suivre l’évolution et couper les pousses.
Calmant ! Un des bienfaits psychologiques du jardinage est la réduction du stress. S’occuper d’un plant nous plonge dans l’instant présent et aurait un effet stimulant pour le moral !
INFOS
Laitue
On utilise : le cœur
Particularité : parmi les plus faciles !
Temps : en deux semaines, on devrait avoir environ 5 cm de nouvelles laitues.

Céleri
On utilise : le pied
Particularités :
- Après l’apparition des pousses, on vaporise le feuillage tous les deux jours.
- On peut surélever le céleri pour éviter que sa base soit dans l’eau en utilisant des cure-dents pour faire une plate-forme.
- Quand de petites tiges repoussent, on peut transplanter notre céleri renouvelé dans un pot de terre.
- On utilise les bébés feuilles super odorantes pour parfumer nos salades !
Temps : 2 semaines environ
Bok choy
On utilise : le pied
Temps : une douzaine de jours
Fenouil
On utilise : la base du bulbe
Temps : environ 3 semaines
Oignons verts
On utilise : le bout des tiges (partie blanche)
Particularité : Bonne idée d’utiliser un pot en hauteur ou un verre long, pour que les tiges aient ensuite un support pour pousser droit (mais même si elles sont tordues, elles sont aussi bonnes !). On peut faire la même chose avec la citronnelle et le poireau, qu’on peut ensuite planter en terre.
Temps : environ 2 semaines
Ail
On utilise : des gousses, même celles qui ont déjà commencé à germer
Particularités :
- C’est un projet un peu plus exigeant (surtout côté patience !).
- On consomme les pousses, un peu comme on mange les oignons verts.
Temps : un mois ou plus.
Et encore ?
Avec les carottes, betteraves, radis et autres légumes semblables, il faut garder une tranche avec des bouts de fane pour que le tout repousse. On ne récoltera pas de légumes, mais on consomme les feuilles !
Avec les fines herbes, on utilise des tiges dont on aura retiré les feuilles du bas. On fait tremper l’extrémité dans un verre d’eau. On s’assure qu’elles ne glissent pas au fond de l’eau (on peut faire un support avec des cure-dents ou des baguettes fines déposés sur les bords du verre). Une fois les racines sorties et assez vigoureuses, on peut les mettre en terre.
Micropousses et germinations... de la mini-verdure pour les pressés
Les pouces verts pressés ou impatients aimeront les micropousses ou les germinations. C’est facile à faire et rapide à récolter !
JE PRÉFÈRE LES GERMINATIONS !

On a besoin :
- Un bocal de type pot Mason
- Un linge opaque
- Un bol
- Une grille en toile moustiquaire, un couvercle égouttoir OU un morceau de coton à fromage ou de chiffon (comme un chiffon J) avec un élastique pour tenir
- De l’eau
Étapes :
- On fait tremper les graines choisies dans de l’eau tiède à température ambiante. On vérifie les indications selon notre choix de germination.
- On égoutte bien en laissant le pot à l’envers une minute.
- On incline le pot environ à 30° pour que les grains ne trempent pas dans l’eau. Une bonne idée : on utilise un égouttoir à vaisselle pour placer nos pots.
- Comme la germination nécessite de la noirceur, on recouvre notre pot d’un linge opaque en s’assurant que l’air peut circuler quand même.
- Deux à trois fois par jour, on répète les trois actions : « rince-égoutte-incline ».
- Au bout de 24 h, on voit déjà les résultats : des petits germes poussent du grain.
- On continue les soins pendant le temps de germination nécessaire à notre graine.
- Quand la graine est munie de deux petites feuilles, il n’est plus nécessaire de couvrir les pots. On expose nos pousses à la lumière indirecte pour que la chlorophylle se développe. Attention : on évite le soleil !
- Avant de consommer les germinations, on les rince à l’eau.
- On nettoie notre matériel avec soin et on évite le lave-vaisselle.
Des germinations possibles : lentilles, fèves, fenugrec, luzerne, pois chiches, quinoa, etc.
ATTENTION ! Il faut manipuler le tout avec soin, toujours bien se laver les mains et notre matériel. Les germinations, on le comprend, évoluent dans un environnement humide. Il faut que le couvercle permette l’évacuation de l’eau, mais aussi la bonne circulation de l’air. Car qui dit « humidité » dit « milieu propice pour la prolifération de bactéries ». C’est entre autres pour cette raison que Santé Canada précise que les enfants de 5 ans et moins, les aînés, les femmes enceintes et les gens avec un système immunitaire affaibli devraient éviter de manger des germinations crues. (Santé Canada)
JE PRÉFÈRE LES MICROPOUSSES !

On a besoin :
- Un bac large et peu profond ou un plateau
- Du terreau
Étapes :
Ce sont simplement les premières feuilles d’un légume cueillies avant la maturation. Les graines ont besoin d’un trempage, mais au lieu de pousser en bocal, elles le font dans un terreau peu profond. Quand elles sont prêtes – on compte plus ou moins un mois selon les variétés –, on ne déterre pas le tout. Contrairement aux germinations où on mange tout, pour les micropousses, on coupe ce dont on a besoin et on laisse les racines dans la terre. Certaines repoussent légèrement, sinon on repart en neuf !
On attend d’en avoir besoin pour les couper ou si on a un surplus déjà coupé, on les conserve au réfrigérateur, dans le noir, pendant quelques jours. Il faut prendre soin d’éviter de les écraser sous d’autres objets du frigo et aussi de contrôler l’humidité (on place une feuille de papier essuie-tout). On ne lave les pousses qu’au moment de les consommer.
Des micropousses possibles : brocoli, cresson, radis, tournesol, blé, pois verts, moutarde, tournesol, etc.
ON AIME LES MICROPOUSSES ET LES GERMINATIONS PARCE QUE...
- Les graines germées sont souvent considérées comme de super aliments, car elles contiennent de nombreux nutriments. On leur attribue des bienfaits entre autres pour la digestion, la santé cardiaque et le système immunitaire. Elles contribueraient à réduire l’inflammation.
- Les micropousses quant à elles sont riches en fibres et ont une valeur nutritionnelle et un nombre de vitamines plus important que les plantes mûries, elles sont donc considérées comme de super aliments.
- On aime la texture douce des micropousses, et le côté plus croquant des germinations.
- On les ajoute notamment dans les sandwichs, les burgers, les soupes, les salades et les sautés.
Ces deux façons de verdir votre comptoir et vos plats vous inciteront peut-être à faire un jardin et ainsi consommer davantage de produits frais et... d’ici !