Un pont reste fermé dans une municipalité près du Lac Saint-Jean; les citoyens et producteurs agricoles s’insurgent
Ève Beauregard
Le pont de la chute Évelyne, fermer depuis l’automne dernier à Saint-Eugène-d’Argentenay, n’est pas près de rouvrir. Les citoyens et producteurs agricoles de la municipalité ont lancé une pétition pour réclamer une solution.
12 kilomètres aller-retour: c’est le détour que doivent faire plusieurs fois par jour, les employés de la Ferme Dufour et frères, à Saint-Eugène-d’Argentenay, depuis la fermeture du pont de la chute à Évelyne.
L’entreprise ainsi que plusieurs citoyens déplorent que le ministère des Transports ait fermé ce lien routier, sans préavis, en octobre dernier.
«En 2012, ils ont décelé des problèmes dans la structure principale du pont et ont émis dans leur propre rapport que d’ici 2022, le pont devait être reconstruit», explique Andréanne Dufour, copropriétaire des Entreprises Dufour.

«Au mois d’octobre 2024[...] le ministère des Transports était déjà en train de barrer le pont suite à une inspection qui avait eu lieu au mois de juillet. Le pont était fermé sans avertissement», déplore-t-elle.
Un détour qui coûte cher et qui implique des risques
Pour les entreprises agricoles, le détour engendre des coûts importants.
À la Ferme Dufour, par exemple, les frais de déplacement s’élèvent à environ 2500$ par production. Sans compter le temps perdu, qui est estimé au total entre 6 à 14 jours.
L’autre problématique, c’est que le détour proposé passe en plein cœur du village, tout près de l’église, de la pumptrack et un parc municipal, où plusieurs enfants circulent.

«C’est sûr qu’on se donne le mot d’ordre d’être prudent, mais reste que ça nous crée un souci qu’on n’avait jamais eu à gérer dans le passé », explique Mme Dufour.
«On discute encore, mais on a toujours la même réponse. Ils ne savent pas s’ils veulent le démolir ou s’ils vont le reconstruire donc ça retarde la mise au calendrier et au budget », déclare le maire de St-Eugène-d’Argentenay, Gilles Dufour.
Une réouverture exigée
Une pétition de plus de 500 signatures a été remise à la députée de Roberval, Nancy Guillemette, ainsi qu’au ministère des Transports.
«Pour l'instant ce qu'on me dit, au ministère des Transports, même si je pousse, c’est que c’est présentement pour une période indéterminée. On n’a pas d'échéancier ni de coût. [On ne sait pas] si ce sera une rénovation ou reconstruction complète», décrit la députée.
«C’est certain que je les comprends, je parle de ce dossier-là souvent au MTQ avec la ministre. J'essaie qu'on accélère le processus. Je ne peux pas faire plus que présentement », se désole-t-elle.
Au ministère des Transports et de la mobilité durable (MTMD), on nous répond que la décision a été prise rapidement, en raison des analyses des ingénieurs.
«C’est d’ailleurs pour assurer la sécurité des gens que le ministère prend ces décisions, ce n’est pas de gaieté de cœur. On est conscient qu’une décision comme celle-là a un certain impact. Il faut tout de même rappeler qu’il y a un autre pont, qui peut être utilisé par tout le monde, qui est à peine à deux kilomètres», exprime le porte-parole du MTMD, Nicolas Vigneault.
Les citoyens et producteurs agricoles exigent une réouverture immédiate avec les mesures de sécurité nécessaires, en attendant les travaux de mise à niveau.