Déconfinement: un plan pour éviter un retour en arrière, souhaitent les partis d'oppositions


Nicolas Lachance
Les partis d’opposition à Québec espèrent que le calendrier de déconfinement et l’allègement des mesures sanitaires annoncés par le gouvernement sont basés sur la science et non sur la diffusion du Super Bowl, afin d’éviter un retour en arrière.
«Je ne demande pas à François Legault d'avoir une boule de cristal. Je ne lui demande pas de promettre qu'il n'y aura pas d'autres vagues. Je ne lui demande pas de promettre qu'il n'y aura pas d'autres vagues [...] Mais, ce qu'il peut faire, c'est mettre tous les efforts pour éviter qu'on revienne en arrière», a affirmé le chef parlementaire de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois (GND), estimant que l’allègement des mesures sera sans doute bien reçu par les citoyens après des semaines difficiles de confinement à la maison.

Il souhaite que ce soit la science et des mesures comme l’ajout des masques N95 qui guident les décisions du gouvernement de François Legault, et non les grands événements sportifs comme le Super Bowl.
«Moi, j'espère que ce n'est pas ni le Super Bowl ni la saison du Canadien de Montréal qui détermine les décisions du gouvernement», a signalé GND.
Le Parti Québécois ironise d’ailleurs que le calendrier de déconfinement coïncide avec la grande messe du football américain. Québec permettra dès ce week-end les rassemblements dans les résidences privées, sans limiter le nombre de personnes.
«Le hasard fait bien les choses, il faut croire», a déclaré le chef du Parti Québécois, Paul St-Pierre Plamondon.

Effritement
De son côté, il réclame un plan de la part de la Santé publique en fonction de critères objectifs, ainsi que la fin de l’urgence sanitaire et de la gouvernance par décret.
«C'est là qu'il faut prendre un pas de recul ce matin. Il y aura peut-être d'autres vagues. On ne peut plus accepter de vivre sans que les oppositions et les experts soient consultés en public. La confiance s'effrite. L'acceptabilité sociale s'effrite également, parce que le processus n'a pas de sens. On le voit ailleurs en Europe, les gens sont revenus à des débats normaux dans les parlements», a-t-il dit, ajoutant qu’aucune nouvelle mesure sanitaire ne sera acceptée sans débat à l’Assemblée nationale.
En réaction
Selon la cheffe de l’opposition officielle, Dominique Anglade, le premier ministre François Legault réagit à la grogne face aux mesures sanitaires qui se fait de plus en plus entendre dans la population. «C'est un gouvernement qui est constamment en réaction», a-t-elle déclaré.

Selon le sondeur Jean-Marc Léger, près du tiers de la population est désormais d’accord avec le message du convoi des camionneurs et la fin des mesures sanitaires.
«C'est des décisions qui doivent relever de la santé publique. Ce qu'on aimerait savoir, c'est quel est le plan de match [...] On a l'impression que le gouvernement arrive, parce que c'est le Super Bowl, maintenant, il faut réagir. J'espère que ce n'est pas ça qui oriente les décisions du gouvernement.»