Un pimp en devenir écope de quatre ans

Laurent Lavoie | Journal de Montréal
Un jeune criminel qui a incité des filles de 12 et 13 ans à se prostituer purgera quatre ans de prison, une sentence exemplaire alors que le fléau du proxénétisme continue de faire des dégâts, a rappelé le tribunal.
«Force est d’admettre qu’il s’agit d’une peine d’incarcération significative compte tenu de ce fléau social, avec tous les ravages que ça fait, a tranché la juge Nancy McKenna mercredi matin, au palais de justice de Saint-Jérôme. La responsabilité de l’accusé est entière.»
Simon Fortin a fait sa première victime à la fin mai 2020. La fille de 12 ans avait fugué de sa maison de Saint-Lin–Laurentides, dans Lanaudière, pour aller le rejoindre.
Dans les heures qui ont suivi, en chemin pour Montréal, le criminel a tenté de convaincre la victime de se prostituer en allant à Toronto.
Le tout en faisant miroiter plusieurs avantages, dont le fait qu’il vivait dans un penthouse et qu’elle pourrait s’habiller avec des vêtements luxueux.
Fortin a ensuite tenté, sans succès, de trouver un motel à bas prix, avant de laisser sa victime retourner dans son patelin.
Une victime violée
Celui qui était alors âgé de 18 ans a récidivé environ un mois plus tard.
À son domicile, il a cherché à recruter une adolescente de 13 ans et de l’accompagner à Toronto, lui assurant qu’elle serait en sécurité.
Selon le résumé des faits déposé en cour, Fortin a aussi fait des avances à sa victime, qui a essayé de le repousser. Il est toutefois parvenu à la soumettre à des actes sexuels.
Fortin a été arrêté par la Sûreté du Québec un mois plus tard et est derrière les barreaux depuis.
Ses victimes ne peuvent être identifiées, en vertu d’un interdit de publication.
Au-delà de sa sentence, l’agresseur sera considéré comme un délinquant à surveiller pour les cinq prochaines années et son nom sera au registre des délinquants sexuels pour le restant de ses jours.
Risque de récidive élevé
L’évaluation d’un psychologue de l’Institut national de psychiatrie légale Philippe-Pinel, à Montréal, a déterminé que le jeune homme de 20 ans présentait un risque de récidive élevé.
« M. Fortin a adopté depuis la jeune adolescence un mode général de mépris et de transgression de droit d’autrui, se manifestant par une incapacité de se conformer aux normes sociales [...] », a écrit l’expert, cité par la juge dans son jugement.
Le gaillard, habillé d’un complet de sport noir et qui arborait une barbe touffue, a refusé de s’adresser au tribunal, mercredi.
Pendant que la juge prenait la parole, il a semblé impassible, tandis que sa mère, présente dans la salle, était en larmes.
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