Un pilote de Nascar et millionnaire québécois veut mettre la main sur le village de Tremblant
Le prix de vente du complexe commercial pourrait atteindre 100 M$


Martin Jolicoeur
L’homme d’affaires et coureur automobile de NASCAR Ray Junior Courtemanche ne s’en cache pas: l’achat du village commercial de la station Mont-Tremblant l’intéresse et il croit que Québec devrait tout faire pour que cet actif retombe entre les mains d’intérêts québécois.
«Ce village est un joyau commercial et touristique d’ici qui demande qu’on lui accorde toute l’attention qu’il mérite, nous a-t-il confié. On ne peut continuer de laisser sa destinée être gérée de l’extérieur par des financiers qui n’ont guère plus d’intérêt pour ce lieu que la possibilité d’en tirer chez eux tous les bénéfices dont ils sont capables.»
La semaine dernière, Le Journal révélait que le village commercial de la station de ski Mont-Tremblant venait d’être mis en vente par l’américaine Lasalle Investment Management, une division du groupe JLL (Jones Lang Lasalle).
L’entreprise, dont le siège social est situé à Chicago, avait acheté le tout pour 68,1 M$ en 2018. Quatre ans plus tard, voilà que le même village piétonnier s’offre au marché pour un montant qui pourrait varier entre 80 M$ et 100 M$.
La vente de cet actif a été confiée à la société immobilière CBRE, basée à Dallas, au Texas. À la fin de la semaine dernière, des représentants de CBRE au pays ont commencé à faire circuler des documents et une vidéo promotionnelle parmi différents groupes d’investisseurs.

Le commercial et l’événementiel
M. Courtemanche s’est empressé de prendre contact avec CBRE. «J’ai fait venir les documents et j’ai demandé à discuter avec les propriétaires. Selon ce que j’en comprends, ils vont procéder par encan silencieux.»
L’homme d’affaires est connu entre autres pour avoir réussi en 2011 à racheter de Morgan Stanley et Sheldon Gordon des millions de pieds carrés de terrains pour en faire un vaste complexe résidentiel et commercial, aujourd’hui baptisé Cité Mirabel.
Devenu millionnaire, il estime aujourd’hui avoir tout le bagage requis pour prendre en main le village de Tremblant. En plus d’avoir construit plus de 3000 unités d’habitation, et géré des centaines de milliers de pieds carrés de commerces et de tours de bureaux, ce dernier dispose de plus de 15 ans d’expérience dans les secteurs du tourisme et de l’événementiel.
Le village se présente comme une occasion d’affaires «clé en mains», dotée d’un taux d’occupation enviable de 93%. «Pour poursuivre sur cette lancée, il faudra absolument accroître l’achalandage pendant l’été, affirme M. Courtemanche. Et pour ce faire, j’ai un plan, jure-t-il. Tout le monde pourra en profiter.»
Pour l’heure, sa seule inquiétude réside dans la concurrence que d’autres fonds immobiliers pourraient choisir de lui opposer. Dans un tel cas, il ne cracherait pas sur l’appui du gouvernement Legault.
«Pendant la pandémie, des groupes ont reçu des millions d’aide avant de frôler la faillite. À leur différence, nous en sommes sortis sans aucune aide publique. Je pense qu’au besoin, Québec aurait tout avantage à m’appuyer un peu pour qu’à terme, l’argent demeure ici plutôt que de le laisser s’envoler dans les poches de fonds spéculatifs à l’étranger.»
Quoi qu’il advienne, il faudra faire vite. Les courtiers retenus par Lasalle Investment ont déjà signifié vouloir procéder rapidement. Si tout se déroule comme prévu, la vente sera chose faite à «la fin février ou au début mars».
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