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L'article provient de Le Journal de Montréal
Santé

Un pharmacien radié huit mois pour des vols dans 14 pharmacies

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Photo portrait de Nicolas Saillant

Nicolas Saillant

2022-11-03T15:30:00Z
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Un pharmacien qui a profité de ses remplacements dans des pharmacies un peu partout au Québec pour voler des psychostimulants destinés aux personnes souffrant de déficit de l’attention a écopé d'une radiation de huit mois par son ordre. 

Après trois ans de travail dans une pharmacie de Coaticook, Étienne Dauphin avait pris la décision de s’inscrire dans une agence de placement pour faire des remplacements. Il aspirait ainsi à visiter le Québec pour concilier ses deux passions: la pharmacie et la photographie.   

À l’été 2017, le pharmacien commence toutefois à consommer, sans ordonnance, des stimulants du système nerveux central – comme ceux connus sous les noms Ritalin, Concerta, Dexedrine ou Vyvance – qu’il se procure à même l’inventaire des pharmacies où il remplace. En près de deux ans, Dauphin fait des remplacements dans le sud du Québec d’Ayer’s Cliff à Thetford Mines, mais aussi dans le Nord à Lebel-sur-Quévillon et Puvirnituq, près de la Baie-James.   

Le choix des pharmacies où il travaille n’est pas anodin, selon le conseil de discipline de l’Ordre des pharmaciens du Québec, qui a publié récemment sa décision: «[Étienne Dauphin] cible les pharmacies dont le système de contrôle interne lui semble favorable.»  

Pris sur le fait

Le pharmacien va jusqu’à fabriquer une fausse prescription de 75 comprimés de méthylphénidate en utilisant le nom et le numéro de permis de son médecin traitant. Un pharmacien-propriétaire de trois commerces de l’Estrie s'aperçoit toutefois des écarts dans l’inventaire et il constate une corrélation entre ceux-ci et les remplacements d'Étienne Dauphin.   

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Plus encore, l’intimé est filmé à son insu en juin 2019 alors qu’il s’approprie des médicaments dans une réserve pour les mettre dans son sac à dos. Dauphin sera confronté par ce propriétaire et lui admettra avoir subtilisé de petites quantités de médicaments «afin de rester concentré et d’éviter les distractions occasionnées par les bruits ambiants», ce qui mènera à une enquête du syndic de l’Ordre des pharmaciens du Québec. 

Entre-temps, Étienne Dauphin se prend en main, il consulte un médecin qui lui fait une prescription en bonne et due forme, et qui atteste, en janvier 2020, que le pharmacien est en mesure de reprendre sa profession. Étienne Dauphin obtient même un emploi à Granby après avoir dévoilé à son employeur les faits reprochés.   

Outre le vol de psychostimulants dans les trois pharmacies de l’Estrie estimé à 1780$ et la prescription de 75 comprimés, l’enquête du syndic de l’Ordre des pharmaciens n’a pas quantifié le nombre de médicaments subtilisés dans les 14 pharmacies touchées. Étienne Dauphin aurait toutefois fait un «[u]sage immodéré de psychotropes» pendant deux ans, une formulation qui sème un doute quant à savoir s’il est vraiment «digne de confiance».  

Cela dit, le pharmacien a repris son travail, sera soumis à des tests de dépistage et a fait l’objet de surveillance à son insu depuis un an et demi. Une radiation de huit mois a donc été imposée à celui qui a plaidé coupable à 29 infractions disciplinaires. 


Le pharmacien n’a fait l’objet d’aucune accusation criminelle.

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