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L'article provient de Le Journal de Montréal
Santé

Un pharmacien a nui aux traitements de fertilité d’une patiente en lui donnant un médicament contraceptif

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Photo portrait de Hugo Duchaine

Hugo Duchaine

2022-05-31T04:00:00Z
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Un pharmacien de Montréal a nui par erreur au rêve d’une femme qui suivait des traitements de fécondation in vitro pour avoir un enfant, en lui remettant plutôt un médicament contraceptif.

• À lire aussi - Fécondation in vitro: Québec accorde un permis à une nouvelle clinique privée

Kelvin Brière a reçu la semaine dernière une amende de 8500 $ du Conseil de discipline de l’Ordre des pharmaciens du Québec (OPQ) pour cette faute, commise en juillet 2020 à la pharmacie Van Hoenacker & Tremblay.

«[...] cette situation malheureuse est le fruit d’une combinaison de négligence de la part [du pharmacien] et d’absence d’utilisation de son jugement professionnel», résume l’avocate de la syndique adjointe de l’OPQ dans le jugement.

Noms similaires

Plutôt que de remettre de la progestérone, comme indiqué sur l’ordonnance de la patiente qui provenait d’une clinique spécialisée en fertilité, M. Brière lui a remis du Depo-Provera, appelé médroxyprogestérone.

Le Depo-Provera est un contraceptif qui s’administre tous les deux ou trois mois, alors que la progestérone est utilisée comme agent de fertilité.

«Malgré la ressemblance dans leurs appellations, des recherches de base auraient permis [au pharmacien] de bien distinguer la progestérone de la médroxyprogestérone», a déploré le Conseil de discipline.

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Selon le jugement rendu, la patiente devait s’injecter de la progestérone cinq jours avant le transfert d’embryons.

Mais à la suite de l’erreur, «le cycle de FIV de la patiente doit être annulé et le processus reporté de plusieurs mois vu l’absence de menstruations chez cette dernière».

Vérifications sommaires

Le Conseil de discipline déplore que le pharmacien ait «fait des vérifications très sommaires». 

Il souligne que l’ordonnance provenait non seulement d’une clinique spécialisée en fertilité, mais qu’elle était aussi dactylographiée et claire.

Il ajoute que M. Brière aurait dû «redoubler de vigilance», notamment parce qu’il s’agissait d’une nouvelle patiente et que le domaine de la fertilité ne lui était pas familier.

«Malgré la pression découlant de l’achalandage de la pharmacie et l’impatience des patients, le pharmacien doit faire preuve de rigueur lors de la vérification et l’exécution d’ordonnances. Il s’agit de l’ABC de la profession», a soutenu le Conseil dans sa décision.

Pour sa part, le pharmacien a dit regretter son erreur devant le Conseil de discipline. 

«Il ajoute être conscient que celle-ci a ajouté à la détresse psychologique et émotionnelle d’un couple qui avait le désir d’avoir des enfants», peut-on lire dans le jugement.

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