Un père et son fils accusés de meurtre prémédité à Québec
Ils auraient tué un homme de 32 ans dans une maison de chambres du chemin Sainte-Foy, mardi soir.
Catherine Bouchard et Pierre-Paul Biron
Un père et son fils ont été accusés mercredi du meurtre au premier degré d’un homme de 32 ans dans une maison de chambres du chemin Sainte-Foy, à Québec. Un adolescent de 16 ans a aussi été accusé dans cette affaire.
Dominic Larocque, 55 ans, et Cédric Larocque, 20 ans, ont été formellement accusés en après-midi du meurtre d’un homme de 32 ans, survenu mardi en soirée.
Les deux accusés qui ont comparu sont un père et son fils. Selon l’acte d’accusation, ce dernier résidait dans la maison de chambres où le drame s’est joué.

Un adolescent de 16 ans a lui aussi été accusé en Chambre de la jeunesse en fin d’après-midi.
Il fait face à des accusations de port de déguisement dans un dessein criminel et de port d’arme dans un dessein dangereux pour le public. Il reviendra en cour demain pour son enquête sur remise en liberté.

Dominic Larocque est le seul des accusés qui possède un casier judiciaire pour un dossier de possession et d’entreposage négligent d’une arme à feu qui remonte à 2007. Il avait aussi été accusé de possession de drogues dans ce dossier.
Son fils Cédric n’a quant à lui aucun antécédent judiciaire.
Les deux hommes reviendront devant la cour le 5 décembre. Ils demeurent tous deux détenus.

Une victime connue des policiers
L’agression s’est déroulée mardi soir vers 21 h 10 dans une maison de chambres. L'identité de la victime, d'abord fichée d'une ordonnance de non-divulgation puisque la famille n'avait pas été avisée du décès, a finalement été dévoilée. Il s'agit de Manuel Paradis.

L'homme aurait été tuée à l’arme blanche, alors qu'une femme de 46 ans a aussi été blessée dans l’altercation.
Bien connu du milieu carcéral, Manuel Paradis avait un long casier judiciaire et a été condamné à quelques peines d’incarcération au fil des ans.
Sa plus longue condamnation, 30 mois, avait été prononcée pour des événements survenus en 2018. Paradis avait alors été reconnu coupable d’agression armée causant des lésions, voies de fait graves et menaces de mort. Il avait également été condamné à cinq mois de détention en 2014 pour avoir craché sur un policier alors qu’il était détenu à la centrale de police Victoria.
Il a aussi été reconnu coupable par le passé de bris de condition, de méfaits et de évasions de garde légale.

Immeuble à problèmes
Le gestionnaire de l’immeuble où a eu lieu l’agression, André Villeneuve, dit qu’il était au courant qu’il y avait du dérangement qui devenait de plus en plus intense.
« J’avais un locataire avec lequel j’avais quelques petits problèmes », partage M. Villeneuve.
Le gestionnaire indique avoir passé une partie de la nuit à répondre aux enquêteurs, mais avait peu d’informations sur les événements.
Une résidente de l’endroit, Fannie Bélanger, indique que les problèmes ont commencé dès le début de la semaine.
« Ç’avait déjà commencé à brasser dimanche », laisse-t-elle tomber. Elle ignore toutefois ce qui a mené au drame, mardi soir.

«Des chicanes» durant la nuit
Les voisins rencontrés par Le Journal au sujet de l’événement sont toutefois unanimes : l’immeuble où est survenu l’homicide était peu fréquentable.
«Mes fenêtres adonnent directement sur [l’allée de la résidence] et ç’a toujours été bruyant. Il y a des chicanes au beau milieu de la nuit», souligne Éléonore Lemieux. «On se tient loin», poursuit-elle.
«On n’a rien vu de physique, mais ça crie beaucoup. Il y avait beaucoup de violence verbale», confie Jimmy Larivière, également un voisin.

Les échanges pouvaient être très intimidants, à l’occasion.
«[Depuis quelques jours] c’était pire, la violence verbale. On entendait, par exemple : “je vais te crisser une volée”. Des choses comme ça», poursuit le jeune homme.

Aide psychologique
Le CIUSSS de la Capitale-Nationale a déployé une équipe d’intervenants psychosociaux sur les lieux pour aider les résidents de l’immeuble et des membres de la communauté autour qui pourraient être touchés par l’événement.
«Dans les situations auxquelles on fait face, on a souvent des gens en état de choc, qui cherchent à faire du sens, dans une situation qui n’en a pas nécessairement. Nos interventions visent à désamorcer ces situations», explique Jean-Marc Tanguay, responsable du volet psychosocial, sécurité civile du CIUSSS de la Capitale-Nationale.
- Avec la collaboration de Jérémy Bernier
LES ACCUSÉS :
Dominic Larocque
- 55 ans
- Une condamnation en 2007 pour possession de drogues et possession non autorisée et entreposage négligent d’une arme à feu
Cédric Larocque
- 20 ans
- Aucun dossier criminel
- Résident de la maison de chambres du 1165, chemin Sainte-Foy, où a eu lieu le meurtre
Adolescent de 16 ans
- Identité protégée par la Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents
3E MEURTRE DE L’ANNÉE À QUÉBEC
6 avril 2022
- Victime : Jacques Côté
- Accusé : Kim Lebel
- L’accusé, complètement désorganisé, causait des méfaits en pleine rue lorsque la victime s’est interposée. Lebel l’aurait alors tabassé avec une barre de fer.
13 mai 2022
- Victime : François Boivin
- Accusé : Christian Ouellet
- Une altercation survenue au petit matin dans le stationnement d’un immeuble à logements a mal tournée. L’accusé de 27 ans aurait alors poignardé à mort François Boivin, 35 ans.
– Avec la collaboration de Jean-François Racine
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