Changement de garde: un PDG doit parler français au Québec, selon Peter Simons


Jean-Michel Genois Gagnon
Même si l’anglais est présent dans sa vie depuis la naissance, pour l’ex-patron de La Maison Simons, Peter Simons, il est important que les compagnies brassent des affaires au Québec dans la langue de Molière et que les dirigeants soient en mesure de s’exprimer en français.
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Mercredi, M. Simons était de passage devant la communauté d’affaires de Québec, à l’occasion d’un événement organisé par la Chambre de commerce et d’industrie de Québec.
Vingt-quatre heures plus tôt, l’homme d’affaires annonçait qu’il cédait les rênes de La Maison Simons à Bernard Leblanc, nouveau président et chef de la direction. M. Simons occupe dorénavant le poste de chef marchand.
Questionné par Le Journal sur l’importance d’avoir un président qui parle français à la tête de l’une des plus vieilles entreprises au pays, M. Simons est d’avis qu’un PDG d’une compagnie d’ici, même s’il est anglophone, devrait être en mesure de parler français, entre autres avec ses travailleurs.
«Honnêtement, nous adorons la langue française. Moi, j’adore vivre au Québec en français. Être bilingue, c’est un privilège. [...] Tout fonctionne, chez nous, en français», a-t-il exprimé.
«De fonctionner à Québec, au Québec, en français, oui, j’y tiens. Je tiens à la langue. Évidemment, nous vivons sur un continent qui est majoritairement anglophone», a-t-il ajouté.
- Écoutez Peter Simons en entrevue à l’émission de Richard Martineau diffusée chaque jour en direct à 10h30 sur QUB radio:
M. Simons a grandi dans un milieu anglophone. Sa grand-mère était irlandaise; elle est venue s’installer au Canada en 1900. Même si l’anglais a toujours été présent à la maison, l’homme d’affaires confie qu’il a élevé ses enfants surtout dans la langue de Molière.
«C’est un privilège d’avoir côtoyé les deux cultures. Je considère que cela m’a rendu un meilleur gestionnaire et une meilleure personne. Cela m’a fait voir les faiblesses de ma grand-mère et ses forces», a souligné M. Simons.
Rappelons que, ces derniers mois, le PDG d’Air Canada, Michael Rousseau, celui de SNC-Lavalin, Ian Edwards, ainsi que la PDG de la Banque Laurentienne, Rania Llewellyn, et le PDG d’Alimentation Couche-Tard, Brian Hannasch, ont été montrés du doigt pour leur connaissance insuffisante du français.
Certains grands patrons d’entreprise québécoise suivent même, aujourd’hui, des formations pour apprendre la langue.
Primes pour les employés
Comme d’autres compagnies, La Maison Simons fait face à des défis de main-d’œuvre. En 2018, le détaillant avait fait bondir son salaire minimum de 3$ l’heure, pour qu'il atteigne 16$ l’heure. La direction dit chercher actuellement d’autres solutions pour récompenser ses salariés.
Aujourd’hui, en plus de miser sur ses valeurs familiales, la direction indique qu’elle travaille avec différents types de primes pour attirer de nouveaux talents, reconnaître leurs efforts et les garder au sein de la famille.
«Honnêtement, nous y pensons. Nous sommes dans un cycle inflationniste. Nous essayons de trouver le bon équilibre entre assurer des emplois de qualité qui vont permettre aux gens de bien gagner leur vie, tout en assurant la pérennité de l’entreprise», a avancé M. Leblanc.