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L'article provient de Le Journal de Québec
Politique

Un passeport sans saveur pour un Canada stérile à la Justin Trudeau

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Photo portrait de Emmanuelle Latraverse

Emmanuelle Latraverse

2023-05-16T04:00:00Z
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La transformation profonde qu’a opérée le gouvernement Trudeau sur la fibre nationale depuis 2015 est souvent difficile à saisir. On la perçoit sans pouvoir l’expliquer.

Son nouveau passeport en devient le porte-étendard. Il incarne parfaitement le Canada de Justin Trudeau. 

Un Canada postnational où ce qui compte, ce n’est plus notre histoire commune, mais la diversité absolue. 

Sauf que, comme il ne faut choquer personne, son passeport sous-offre un Canada lisse lisse lisse. Un Canada sans débats. Un Canada qui ne choque personne. Un Canada qui veut faire plaisir à tout le monde. 

Est-ce le Canada auquel la majorité des citoyens s’identifient? 

Pierre Poilievre fait le pari que non. Et à en juger par la popularité de la vidéo qu’il a mise en ligne dimanche, il vient de mettre le doigt sur le proverbial bobo.

Pour cultiver l’utopie d’un Canada d’une inclusivité exemplaire, on en vient à en effacer son histoire et ses symboles.

Orwellien

Fini les héros. Qui sait, on pourrait leur découvrir un passé trouble.

Fini les grands moments historiques. Ils contiennent leur lot d’injustices et de zones grises.

Dans un Canada qui se libère du privilège blanc et des inégalités, l’écureuil qui mange sa noix mène un combat pour l’égalité des femmes. Le skieur unijambiste vaut davantage que la coupe Stanley.

En effet, pourquoi remplacer Terry Fox par un homme qui racle des feuilles? Pourquoi troquer le monument de Vimy ou la Citadelle de Québec contre une chouette et une grange?

Le problème, bien sûr, c’est que cette nouvelle célébration de l’identité canadienne est totalement anonyme.

Un Canada qui se réduit au caribou et au flocon devient interchangeable avec la Suède et la Norvège. 

Certes, cette vision du Canada ne risque pas de blesser quiconque. Mais ainsi désincarnée, elle n’est rien. Elle n’est nulle part.

Un Canada du vide.

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