Un pas de plus vers la résidence permanente pour une famille française installée à Sherbrooke
Guillaume Cotnoir-Lacroix
Cinq ans après leur arrivée au Québec, un couple de Français installé à Sherbrooke obtient enfin son Certificat de sélection du Québec (CSQ).
Delphine Pitois et Nicolas Guillou avaient lancé un cri du cœur sur les ondes de TVA Nouvelles en mars dernier, eux qui craignaient de devoir quitter le Québec dans les semaines qui suivaient.
« Je me sens plus légère. Un gros poids sur les épaules qui vient de tomber », lance Delphine Pitois, en entrevue avec TVA Nouvelles.
Son conjoint Nicolas Guillou expliquait en mars s’être vu refuser le CSQ par le ministère l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration (MIFI), qui lui reprochait de ne pas avoir tout dit dans sa déclaration.
M. Guillou n’avait pas indiqué être propriétaire d’une entreprise, or il avait rempli sa déclaration avec l’aide d’un fonctionnaire au téléphone, jurait-il.
Le Certificat de sélection du Québec est obligatoire pour ensuite pouvoir demander la résidence permanente au Canada.
Comme le permis de travail fédéral du couple expirait en décembre 2025, la régularisation de leur situation commençait à presser, avec l’inscription des enfants à l’école, notamment.
Plutôt que d’aller en appel de la décision impliquant M. Guillou, la famille a décidé de déposer une nouvelle demande de CSQ, cette fois au nom de Delphine Pitois.
Après quelques semaines de démarches, ils ont enfin reçu le courriel d’acceptation tant attendu le 7 juillet dernier.
« Je me dis, on est la même famille. Que le porteur principal soit moi ou Nicolas, c’est la même chose, on est les mêmes personnes, mais avec moi, ça a fonctionné », se questionne Delphine à voix haute.
« Moi je n’y croyais plus, lance M. Guillou, assis à la table de cuisine familiale. Je pensais qu’on recevait un document qui allait nous dire que c’était terminé pour une raison X ou Y », raconte-t-il.
Les nouvelles étaient toutefois beaucoup plus positives.
« Notre fille est rentrée en France cet été et lorsqu’on lui a appris la nouvelle au téléphone, elle sautait de joie partout », raconte Delphine Pitois.
L’un des fils du couple, Benjamin, était en vélo de montagne à Bromont, le 7 juillet. Sa mère est venue le chercher, lui et son ami, et lui a annoncé la nouvelle.
«J’étais vraiment content, j’ai réalisé que je pourrais rester avec tous mes amis», s’est-il rappelé.
Assise à ses côtés pour l’entrevue, sa sœur aînée, Camille, est aussi passée par toute la gamme des émotions.
« J’ai réalisé qu’on avait vraiment le CSQ et je pensais à tout ce que ça pourrait vouloir dire pour nous au Québec. Moi, surtout pour la possibilité que je puisse penser aux universités », a-t-elle expliqué.
Aidés par le CIUSSS de l’Estrie-CHUS
Delphine Pitois est une infirmière clé à l’hôpital de Magog, elle qui occupe le poste de chef de service du bloc opératoire.
« Elle a pu atteindre des performances inégalées », avait indiqué son supérieur immédiat au CIUSSS de l’Estrie-CHUS, Jimmy Hannon, en mars dernier.
Le CIUSSS avait tenté de faire pression pour que Nicolas puisse obtenir son CSQ et a récidivé lorsque Delphine a déposé sa demande, selon nos informations.
« Je sais que l’hôpital a continué à faire des démarches, aussi auprès de la direction générale. Ça, j’en suis reconnaissante », a salué Delphine, qui croit que la pression du CIUSSS a pu avoir un impact sur la décision.
La famille passe maintenant à la prochaine étape et pourra faire sa demande de résidence permanente au fédéral.
« Là, je me dis, au fédéral ce sera plus simple », espère Delphine Pitois.