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L'article provient de TVA Nouvelles
Politique

Un parti ingérable malgré le départ de GND: Ruba Ghazal veut mener QS en 2026

Photo Simon Clark
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Photo portrait de Nicolas Lachance

Nicolas Lachance

2025-03-21T04:00:00Z
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Après le départ de Gabriel Nadeau-Dubois, Québec solidaire misera sur Ruba Ghazal pour mener la bataille de 2026. Mais la députée de Mercier hérite d’un parti fragilisé et rongé par des guerres internes.

Dès la semaine prochaine, la co-porte-parole féminine annoncera ses couleurs.

Selon nos informations, elle se positionnera comme la figure de proue de QS pour les prochaines élections et affirmera qu’elle souhaite représenter la formation aux débats des chefs.

«Usé» par les conflits internes, GND a jeté l’éponge jeudi. Une grande partie de sa garde rapprochée depuis la crise étudiante de 2012 quittera aussi la politique.

Le visage du parti changera.

Questionné sur l’avenir de QS, il a laissé le soin aux membres de trancher, refusant de dire si le parti était encore le bon véhicule pour la gauche. Son seul conseil: «Écouter les gens».

Crises perpétuelles

Depuis deux ans, GND naviguait en eaux troubles, tentant de rendre QS plus «pragmatique» tout en affrontant des contestations constantes de militants.

L’échec de 2022, le livre belliqueux de Catherine Dorion, la démission d’Émilise Lessard-Therrien et les déclarations d’Haroun Bouazzi sur le racisme sont de durs coups qui ont «laissé des traces».

• Écoutez aussi cet épisode balado tiré de l'émission de Mario Dumont, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

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En coulisse, certains membres de l’organisation estiment que GND et son équipe étaient devenus une sorte de distraction.

Ses adversaires à l’interne s’affairaient davantage à lui nuire qu’à faire avancer QS.

D’autres jugent que le chef avait perdu de son éclat, devenant trop «beige» face à une droite décomplexée.

Croisée des chemins

La question demeure: avec Ruba Ghazal, le parti pourra-t-il rebondir ou s’enlisera-t-il davantage? Dans les sondages, QS stagne, entre 12% et 14% des intentions de vote.

L’historien Robert Comeau estime que Québec solidaire restera ingérable.

«GND n’a pas pu faire les changements qu’il souhaitait; un parti plus proche de la population. Québec solidaire n’a pas d’avenir à mon avis», a-t-il affirmé en entrevue avec notre Bureau parlementaire.

Le philosophe Jonathan Durand Folco soutient pour sa part que «la gauche électorale» est dans un piètre état et que «Québec solidaire est à la croisée des chemins».

Le départ de GND pourrait toutefois provoquer «un rebond», dit-il. Pour y arriver, son successeur et Ruba Ghazal devront réussir à rebâtir des ponts entre la frange électorale et les militants implantés dans les mouvements sociaux, croit-il.

Mireille Lalancette, professeure titulaire en communication sociale à l’Université du Québec, estime que QS pourra se relever.

«Le parti existait avant lui. Bien qu’il ait joué un rôle clé dans la mise en œuvre de ses idées, le parti peut certainement se réimposer et se réimaginer», soutient-elle. «Tous les partis souffrent actuellement en raison de ce qui se passe aux États-Unis.»

De son côté, l’ex-député solidaire Amir Khadir assure que la formation n’est pas condamnée à redevenir un parti marginal, avec peu d’élus.

«Je veux rassurer tout le monde [...] Québec solidaire, ce n’est pas la formation d’une seule personne», a-t-il déclaré. Il persiste et signe: il n’y a pas de crise à Québec solidaire, mais «des débats».

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