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L'article provient de Le Journal de Québec
Culture

Un opus rempli d’émotion pour Angèle Dubeau

Photo courtoisie, Luc Robitaille
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Photo portrait de Yves Leclerc

Yves Leclerc

2021-02-28T05:00:00Z
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Avec Immersion, son 45e album, Angèle Dubeau offre un de ses opus les plus personnels. Un album qui témoigne des émotions ressenties par la violoniste en temps de pandémie.

Un sentiment qui était aussi présent sur son album Blanc, où la musicienne exprimait les émotions qu’elle a traversées lorsqu’elle a été frappée par un cancer.

« Immersion est certainement, avec Blanc, un album qui est émotivement le plus près de moi », a-t-elle indiqué lors d’un entretien.

Angèle Dubeau avoue avoir vécu une période très difficile au début de la pandémie. 

« Ma vie a toujours été réglée comme du papier à musique. Je planifie toujours. Je suis comme ça dans la vie, c’est ma façon de travailler et c’est ce qui m’a amenée là où je suis aujourd’hui. Et là, au mois de mars, je me suis fait couper le sifflet bien solidement. J’étais dans une période trouble, insécure et je me demandais ce que j’étais pour faire », a-t-elle confié.

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Habituée à vivre dans ses valises, la musicienne s’est retrouvée 24 heures sur 24 à la maison. Une période de confinement qui l’a amenée à se réfugier dans une bulle de musique bienfaisante. 

« J’ai écouté énormément de musique. J’ai découvert de nouveaux compositeurs et je me suis laissé guider par les émotions ressenties dans les pièces que l’on retrouve sur Immersion », a-t-elle expliqué.

Coup de cœur

En plus de revisiter des œuvres de Philip Glass, Michael Nyman et Ludovico Einaudi, Angèle Dubeau plonge, avec son ensemble La Pietà, dans les musiques d’Armand Amar, Uno Helmersson, Valentin Hadjadj, Dario Marianelli, Remo Anzovino, Steve Reich, Olafur Arnalds et Jonny Greenwood, de Radiohead. « Je butine beaucoup sur Apple Musique et sur Spotify, où l’on retrouve un catalogue d’œuvres incroyables. Et où l’on propose, si on a aimé tels artistes et telles compositions, des choses à écouter, ce qui me guide dans mes recherches et mes choix. C’est un terrain de jeu incroyable pour une musicienne comme moi qui est toujours à l’affût et à la recherche de nouveau répertoire », a dit Angèle Dubeau. La violoniste a eu un énorme coup de cœur pour la musique du compositeur français Armand Amar. L’écoute d’une pièce du doudoukiste Lévon Minassian l’a menée vers ce compositeur.« Je suis ensuite tombée sur la musique du film Bab’Aziz où je me suis évadée en images. J’ai ensuite épluché tout le catalogue d’Armand Amar pour y trouver des perles où j’entendais déjà mon violon », a-t-elle relaté. Elle a repris les pièces Human, Inanna et la suite Planet Ocean Suite qui regroupe Underwater, I Come from the Ocean et Coral Tree.

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« Je n’ai pas de ligne directe avec les Bach, Mozart et compagnie, et ce qu’il y a d’intéressant avec les compositeurs actuels, c’est que je peux m’entretenir avec eux. Uno Helmersson a trouvé mon idée géniale d’amalgamer quelques-unes de ces œuvres et il réécrit le tout pour moi. Armand Amar, lui, m’a laissé carte blanche », a fait savoir Angèle Dubeau.

La violoniste souhaitait depuis plusieurs années enregistrer une œuvre de Jonny Greenwood, multi-instrumentiste de Radiohead. Ce qu’elle a réalisé dans une suite avec trois segments de la trame sonore du film There Will Be Blood.

« Ça fait dix ans que j’avais, sur un bout de papier, des œuvres qu’il a écrites et que j’avais envie de revisiter. Je dois m’assurer, avant d’aller de l’avant, que ça peut se faire au violon et avec mon ensemble à cordes. Et ça, c’était quelque chose de possible », a-t‐elle précisé.

Deux autres albums

Photo courtoisie
Photo courtoisie

Immersion a été enregistré en novembre 2020 à l’église Saint-Mathieu-de-Belœil. « Je ne croyais pas, après les deux premières journées de répétition au Conservatoire de musique de Montréal, qu’on était pour y arriver. Je sentais, avec la distanciation, les musiciennes loin et dans leurs petites bulles. Et tout à coup, après 18 heures de répétition, la magie était de retour », a-t-elle révélé. Angèle Dubeau aura une année 2021 fort occupée avec deux autres lancements d’albums. Son 46e et son 47e.

« Je ne suis pas capable de ne rien faire. On m’a enlevé les concerts, les performances et tout, c’est le temps d’enregistrer. C’est un peu fou parce que je travaille un peu plus que je voudrais, mais j’aime ça. J’ai du fun », a-t-elle conclu.

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