Un octogénaire rend l’âme plus d’un mois après avoir été sauvagement battu en pleine nuit dans sa résidence
Gravement hypothéqué après avoir été passé à tabac, l'homme a rendu l’âme mardi après avoir demandé l’aide médicale à mourir
Elisa Cloutier et Dominique Lelièvre
Gravement hypothéqué après avoir été sauvagement passé à tabac en pleine nuit chez lui, un octogénaire de Québec a rendu l’âme mardi matin après avoir demandé l’aide médicale à mourir.
Âgé de 86 ans, Rémy Langevin a été hospitalisé pendant un mois et demi à la suite des sordides événements survenus le 9 avril dernier. Vers 3h du matin, trois suspects se sont introduits chez lui, à Neufchâtel, avant de le rouer de coups.

Des amis du défunt ont confié au Journal qu’ils avaient vécu un terrible choc en apprenant le décès d’un être «profondément bon».
«Tout le monde l’aimait, il était chum avec tout le monde», raconte son ami Robert Baker, 76 ans, qui lui a rendu visite à l’hôpital de l’Enfant-Jésus le 20 mai dernier, entre deux séjours aux soins intensifs.
Le son de cloche est le même pour un ami d’enfance, encore ébranlé. «Ça ne se peut pas, [c’était] tellement un bon gars [...]. Une attaque sans motif comme ça... Ils l’ont tué en fin de compte», se désole Yvon Lachance, âgé de 87 ans.
«Bleu à la grandeur»
«[Quand c’est arrivé], il était bleu à la grandeur du corps, c’était l’enfer. Au moins, quand je l’ai vu, ce n’était pas si pire. Il me disait qu’il était confiant, qu’il pensait sortir en juillet, qu’il voulait revenir en forme», raconte M. Baker.
Mais les choses ont malheureusement mal tourné pour M. Langevin.
Aide médicale à mourir
Si bien que dans les derniers jours, il a envoyé un mot à quelques proches leur indiquant que sa santé s’était depuis dégradée et qu’il allait demander l’aide médicale à mourir.
«Après avoir rencontré ma cardiologue, elle m’a annoncé qu’avec l’incident que j’avais connu, que ça n’a pas aidé mon cœur et qu’il est présentement environ à 15% de sa capacité [...]. Après avoir reçu les derniers sacrements, j’ai pris la décision de demander l’aide médicale à mourir étant donné la faiblesse de mon cœur», a-t-il écrit, avant de conclure par un chaleureux «Salutations, tout le monde».
Il a ainsi rendu l’âme mardi matin, auprès de sa famille.
C’est ce qu’a confirmé le fils de la victime, Jean Langevin, lors d’une entrevue réalisée sur les ondes de CHOI FM mardi.
Contactée par Le Journal, la famille n’a pas souhaité accorder d’autres entrevues aux médias.

«Dégueulasse»
M. Baker est peiné et surtout outré par la violence liée à ces événements «dégueulasses».
«C’est une fin tragique, c’est affreux. C’est un gars qui n’a jamais fait de mal à une mouche», affirme M. Baker.
Anciennement représentant pour l’entreprise Labatt, M. Langevin était bien connu du milieu sportif de Québec, souligne son ami, lui-même ancien joueur de balle molle, alors que la marque commanditait plusieurs événements.
Trois suspects arrêtés
Les suspects, qui ont fui la scène après avoir battu l’octogénaire, ont récemment été arrêtés par les policiers.
Ceux-ci seraient liés à la violence urbaine qui sévit sur le territoire, confirme le Service de police de la Ville de Québec (SPVQ).
Raphaël Hecht, 35 ans, Samuel Roy, 19 ans et Maxim Fortin, 19 ans, ont ainsi comparu au palais de justice de Québec sous des accusations d’introduction par effraction dans une maison d’habitation et de voies de fait graves.
Ces accusations sont passibles, respectivement, de l’emprisonnement à vie et de 14 ans de prison.
Ils demeurent détenus en attendant leur enquête sur remise en liberté.
Malgré le décès de la victime, les chefs d’accusation demeurent les mêmes pour le moment.
– Avec la collaboration de Vincent Desbiens
Les suspects
Raphaël Hecht
- 35 ans, de Québec
- Arrêté le 17 avril
Samuel Roy
- 19 ans, de Québec
- Arrêté le 24 avril
Maxim Fortin
- 19 ans (domicile inconnu)
- Arrêté le 12 mai
Tous accusés d’introduction par effraction dans une maison d’habitation et de voies de fait graves
Sources: SPVQ et DPCP
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