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L'article provient de Le Journal de Québec
Politique

Un nouveau décompte de l’itinérance sera réalisé en 2024, annonce Lionel Carmant

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Photo portrait de Taïeb Moalla

Taïeb Moalla

2023-09-15T15:39:27Z
2023-09-15T15:57:20Z
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Répondant à une doléance des maires des principales villes du Québec, le ministre des Services sociaux, Lionel Carmant, a annoncé vendredi qu’un nouveau recensement du nombre d’itinérants aura lieu en 2024. 

• À lire aussi : Plus de 10 000 personnes vivent en situation d’itinérance au Québec, révèle un rapport très attendu

C’est ce que le ministre a fait savoir à l’ouverture d’un sommet sur l’itinérance organisé vendredi à Québec par l’Union des municipalités du Québec (UMQ).  

Cette semaine, un nouveau portrait de l’itinérance – réalisé en octobre 2022 – a été publié. Il montrait une explosion de l’itinérance au Québec qui compte désormais plus de 10 000 personnes vivant en situation d’itinérance.  

Le dernier portrait de la situation datait de 2018. Le ministre Carmant a dit qu’il aurait voulu réaliser un décompte en 2020, mais que la pandémie l’en a empêché. La fréquence des recensements devra être décidée en collaboration avec les Municipalités, a-t-il ajouté. 

Sceptique, le maire de Québec, Bruno Marchand, a affirmé ceci : « J’attends les explications du ministre pour savoir pourquoi 2024. Si c’est en 2024, il ne faudrait pas qu’on ait les résultats 12 mois plus tard, à la fin 2025. » 

Bruno Marchand, maire de Québec, lors du sommet sur l'itinérance
Bruno Marchand, maire de Québec, lors du sommet sur l'itinérance Photo Taïeb Moalla

Cela dit, ce dernier s’est dit favorable au principe. « Si on n’a pas un dénombrement annuel, comment on fait pour savoir que les actions qu’on pose donnent les fruits escomptés ? » s’est-il demandé.  

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  • Écoutez l'édito d’Alexandre Dubé à l'émission de Benoit Dutrizac via QUB radio :

Un enjeu national

Dans un discours fort applaudi prononcé à l’heure du midi, M. Marchand a appelé les élus de tous les paliers à être « en colère » pour changer les choses. 

« Soyez notre colère. Soyez ambitieux. Montrez-nous la voie [...] Le Québec dont on rêve, c’est un Québec qui refuse d’abdiquer et qui en fait [de l’itinérance] un enjeu national [...] L’heure est venue pour un Québec sans itinérance », a lancé le maire de Québec. 

L’absence au sommet de la ministre responsable de l’Habitation, France-Élaine Duranceau, a été critiquée par des députés du Parti libéral et de Québec solidaire. Le ministre Carmant a répliqué qu’il représente le gouvernement à cet événement.  

Une pique à Trudeau

Dès l’ouverture du sommet, le président de l’UMQ, Martin Damphousse, a envoyé une pique au premier ministre Justin Trudeau qui a récemment jeté la pierre aux Municipalités dans la lenteur de la mise en place de son plan pour le logement. 

« Au Québec, nous avons 900 millions $ réservés pour nous [dans le cadre du Fonds fédéral pour accélérer la construction de logements]. Aujourd’hui, le milieu municipal est en attente. On ne peut rien faire. Pourquoi ? Parce que nous dépendons d’une entente entre Québec et le fédéral. Sans cette entente, on ne peut rien faire. L’argent reste gelé », a-t-il déploré. 

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Un peu à la blague, il a invité les ministres présents dans la salle à profiter de la pause-café pour régler ce dossier et revenir aux maires avec de bonnes nouvelles d’ici la fin de la journée.  

Bruno Marchand a également insisté sur ces 900 millions $ « qui dorment » en attente d’une entente fédérale-provinciale.  

  • Écoutez la rencontre politique Latraverse-Abdelfadel avec Emmanuelle Latraverse via QUB radio :

Un bandage 

De son côté, le ministre Carmant a confirmé la somme de 20 millions $ – dont 15,5 millions $ d’argent neuf – en aide d’urgence pour les refuges à quelques semaines du début de l’hiver.  

« J’ai aussi entendu dire hier que les dernières sommes de 20 M$, ce n’est pas assez. C’est un bandage. J’en suis bien conscient. C’est une aide d’urgence s’ajoutant à tout ce qu’on a déjà investi depuis 2021 », a-t-il convenu. 

Ils ont dit 

« Quelqu’un me disait “est-ce que vous acceptez la main tendue de M. Carmant ?” Bien sûr. Et je prendrais son bras aussi », France Bélisle, mairesse de Gatineau. 

France Bélisle, mairesse de Gatineau, lors du sommet sur l'itinérance
France Bélisle, mairesse de Gatineau, lors du sommet sur l'itinérance Photo Taïeb Moalla

« La première décision que j’ai eu à prendre comme mairesse, après mon élection, c’est celle du démantèlement d’un campement à Sherbrooke sous un pont. C’est un enjeu avec lequel on doit composer », mairesse de Sherbrooke, Evelyne Beaudin.   

« C’est rassurant d’entendre le ministre Carmant et la ministre Duranceau dire que : oui, il y a une crise de l’itinérance, une crise du logement. Le constat est fait. C’est quelque chose qu’on disait depuis longtemps. Maintenant, comment on va plus loin ? », Valérie Plante, mairesse de Montréal. 

Valérie Plante, mairesse de Montréal, au sommet sur l'itinérance
Valérie Plante, mairesse de Montréal, au sommet sur l'itinérance Photo Taïeb Moalla

« Ne pas voir le premier ministre ni la ministre de l’Habitation ici [au sommet sur l’itinérance], on trouve ça très inquiétant », Étienne Grandmont, député de Québec solidaire. 

« Moi, je suis présente. Je suis porte-parole en matière d’Habitation. Je crois qu’elle [France-Élaine Duranceau] aurait dû être présente », Virginie Dufour, députée libérale.  

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