Un nouveau DEC en radio fait réagir le Cégep de Jonquière

Le Collège de Radio et Télévision de Québec (CRTQ), affilié au Collège Bart, pourra offrir dès l’automne 2026 un nouveau diplôme d’études collégiales (DEC) en Techniques de communication dans les médias – Animation et production radiophonique.

Une annonce qui suscite des réactions au Cégep de Jonquière, reconnu depuis plus de 50 ans pour son programme en Art et technologie des médias (ATM).

Une offre privée qui évolue, pas une nouvelle concurrence

Selon Sabrina Potvin, responsable des communications du Cégep de Jonquière, il ne s’agit pas d’un tout nouveau programme: le CRTQ offrait déjà depuis 2019 une Attestation d’études collégiales (AEC) en animation radiophonique et web.

La nouveauté, dit-elle, réside dans le fait que l’établissement privé peut désormais délivrer un DEC, au même titre qu’un cégep public.

De son côté, Jaky Fortin, directeur adjoint aux études et à la vie étudiante de l’École supérieure en ATM, précise que le programme de Techniques de communication dans les médias, qu’il s’agisse de l’option radio, journalisme ou publicité, demeure exclusif au réseau public.

«Le CRTQ avait déjà une AEC en radio; ils ajoutent maintenant le DEC. Ce n’est pas une compétition supplémentaire, mais une offre qui change un peu», a-t-il indiqué.

Une expérience étudiante jugée unique à Jonquière

Bien qu’il reconnaisse une certaine concurrence, Jaky Fortin estime que l’expérience vécue à Jonquière reste sans équivalent.

«L’expérience que les jeunes vont vivre en venant à Jonquière, elle n’existe pas ailleurs. Autant dans leur vie personnelle, parce qu’ils quittent la maison, que dans les projets concrets qu’ils réalisent ici», a-t-il mentionné.

Les étudiants d’ATM collaborent étroitement entre les différentes options – radio, journalisme, télévision et publicité – dans des projets communs, comme la soirée électorale prévue le 2 novembre.

Un impact concret sur la vie régionale

Le directeur adjoint rappelle aussi que les étudiants jouent un rôle économique majeur pour Saguenay.

«Les programmes en ATM touchent environ 850 étudiants sur trois années, et 75 % viennent de l’extérieur de la région. Quand ils repartent à la fin mai, on le sent dans la ville ; et en août, l’effervescence revient», a souligné Jaky Fortin.

Cette présence contribue, selon lui, à la vitalité des commerces et du secteur résidentiel autour du campus.

Des étudiants fiers de leur choix

Pour Justin Lespérance, étudiant de 2e année en radio originaire de Montréal, ATM demeure une référence.

«J’aurais pu rester chez moi, mais on m’a dit qu’ATM, c’était la meilleure école pour la communication et la radio. C’est concret: on touche à tout», a-t-il dit.

«Au début, c’est stressant, mais on est bien entourés. Et la région est belle, la nature, ça fait du bien! Le programme est réputé, quand je dis aux gens que je suis à Jonquière, ils me parlent du fameux programme en communication!», a ajouté Zachary L’Écuyer, lui aussi en 2e année.

Zachary Roberge souligne pour sa part les avantages du travail d’équipe entre les options.

«Travailler avec les étudiants en télé, en journalisme ou en pub, ça aide à faire de meilleurs reportages», a-t-il lâché.

Maintenir le leadership et protéger les programmes régionaux

Le Cégep de Jonquière prévoit maintenant discuter avec le ministère et la Fédération des cégeps pour aborder la question des exclusivités régionales.

Jaky Fortin y voit un enjeu de développement pour l’ensemble des établissements de région: «Notre Québec est grand et beau. Les programmes comme ATM, c’est ce qui garde nos régions vivantes.»

L’établissement assure ne pas «jouer à l’autruche» face à l’évolution du milieu.

«Les médias évoluent à une vitesse qu’on a du mal à suivre. Nos programmes doivent le refléter. On doit faire des changements, mais cette évolution-là est essentielle», a fait valoir M. Fortin.

Malgré la nouvelle concurrence, le Cégep de Jonquière demeure confiant : son programme Art et technologie des médias continue d’attirer la relève et de former des professionnels qui se distinguent partout dans les médias québécois.