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L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

Ce naturopathe et ostéopathe encore coupable de pratique illégale de la médecine

Le Collège des médecins avait obtenu une injonction permanente contre lui en 2019

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Photo portrait de Camille Payant

Camille Payant

2023-04-09T16:00:00Z
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Un naturopathe et ostéopathe qui est dans la mire des autorités depuis plus de 20 ans a de nouveau été déclaré coupable de pratique illégale de la médecine.

«Il agit de manière à donner lieu de croire que si [une patiente] suit ses recommandations, elle guérira», a tranché la juge Mylène Grégoire, dans une récente décision. 

Ken Montizambert est loin d'en être ses premières démêlées avec le Collège des médecins du Québec (CMQ), qui avait même obtenu une injonction permanente contre lui en juin 2019. Il lui était notamment interdit de poser des diagnostics, prescrire des substances ou des traitements.

Mais ça ne semble l'avoir empêché de continuer de vaquer à ses occupations comme si de rien était. 

Enquêteuse privée

Soupçonnant qu'il continuait de sévir grâce à une plainte du public, le CMQ a embauché une enquêteuse privée en octobre 2019 afin qu’elle aille consulter sous une fausse identité le contrevenant.

Montizambert avait alors fait passer à l’enquêteuse un test à l’aide d’une machine surnommée «Avatar».

Se référant au tableau d’acupuncture épinglé sur un mur, le naturopathe et ostéopathe a indiqué à l’enquêteuse qu’il allait utiliser son stylet sur différents points d’acupuncture sur les mains et les pieds, indique-t-on dans une décision rendue le 28 mars dernier.

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«Cet appareil utilise les divers points d’acupuncture et indique le niveau de conductivité et de résistance des organes testés révélant leurs forces et leurs faiblesses», a expliqué Motizambert à la Cour.

Ce dernier ne fait toutefois pas partie de l’Ordre des acupuncteurs du Québec.

Au terme de l’évaluation, l’enquêteuse a reçu un diagnostic d’intoxication à la glande thyroïde par le plomb.

Montizambert lui a alors indiqué de prendre des produits pour un «nettoyage de la glande thyroïde et des ganglions lymphatiques» ainsi qu’un «metal detox».

«Le défendeur pose indubitablement et intentionnellement un diagnostic à l’enquêteuse», a tranché la juge Mylène Grégoire de la Cour du Québec.

Deuxième consultation

Lors d’une deuxième consultation de suivi en décembre 2019, la naturopathe a indiqué à l’enquêteuse que la bosse sur son sein — qu’elle croyait possiblement cancéreuse — n’était qu’un kyste.

«Par l’identification de la nature de cette masse, il établit un diagnostic», a indiqué la juge Grégoire.

Ken Montizambert a été reconnu coupable d’avoir diagnostiqué des maladies, déterminé un traitement médical et prescrit des médicaments à l’enquêteuse. Il a également agi de manière à faire croire qu’il était autorisé à exercer la médecine.

Il sera de retour au palais de justice de Montréal le 18 avril prochain.

Ken Montizambert a également reconnu avoir pratiqué illégalement la médecine en 2002 et 2018.

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