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L'article provient de Le Journal de Québec
Éducation

#OnVeutJouer: un mouvement qui prend de l’ampleur

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Photo portrait de Stéphanie  Martin

Stéphanie Martin

2022-02-03T16:02:17Z
2022-02-03T21:51:17Z
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Les sportifs s'impatientent et le font savoir: privées de matchs, des centaines d'équipes, tous sports et niveaux confondus, partagent leur ras-le-bol sur les réseaux sociaux, sous la bannière #OnVeutJouer.

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La Santé publique a prudemment autorisé le retour au sport à partir du 31 janvier, mais seulement pour les entraînements, limités à l'équipe. Ce n'est pas suffisant pour un très grand nombre de sportifs québécois qui n'en peuvent plus d'être privés de jouer et de compétitionner. D'autant plus que c'est la troisième fois depuis le début de la pandémie qu'on place leur sport sur pause et que d'autres juridictions au pays ont repris le jeu ou ne l'ont même pas interrompu pendant la cinquième vague.

Boule de neige

Un mouvement s'est enclenché sur les réseaux sociaux dans les dernières heures et fait boule de neige. L'équipe de hockey des Patriotes de l'Université du Québec à Trois-Rivières a lancé sur Facebook un message au gouvernement québécois et à la Santé publique. «Alors que la Ontario University Athletics, la LHJMQ, la ECHL, la AHL et la LNH reprennent la compétition, nous en avons assez de patienter. Que nous soyons issus de la LHJMQ, aux portes du hockey professionnel ou dans le hockey mineur, nous demandons à jouer!»

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Le message a été relayé à des milliers de reprises, avec le mot-clic #OnVeutJouer, sur Facebook, Twitter, Instagram et compagnie. Il a été appuyé par des figures connues du sport, comme Maxime Talbot, Stéphane Fiset et Steve Hartley. Jeudi, en fin de journée, le Rouge et Or de l'Université Laval a aussi emboîté le pas. 

Né du hockey, il rassemble également ceux qui pratiquent d'autres sports, qui demandent eux aussi un retour des matchs et des compétitions. Les sportifs affirment que le jeu et la compétition sont importants pour la santé mentale et le développement d'habiletés comme la persévérance, la camaraderie et l'effort. 

Ciccone veut plus de cohérence

Enrico Ciccone, député libéral de Marquette et ancien hockeyeur professionnel, dit entendre l'exaspération des joueurs. «Je les comprends. On veut recommencer à vivre, retrouver une certaine normalité, et on souffre énormément. Je les comprends de ne pas comprendre pourquoi on est encore dans une situation pareille après le troisième confinement sportif.» Selon lui, le sport devrait se trouver sur le même pied que l’éducation, en raison de tous les bienfaits qu'il apporte. 

Il déplore que les décisions ne soient pas expliquées à la population et il dénonce de nombreuses incohérences dans les consignes. «C'est facile de dire: on écoute la Santé publique. Oui, mais avez-vous demandé des rapports et suivis?» 

  •  Écoutez l'entrevue de Richard Martineau avec Enrico Ciccone sur QUB radio:  

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Patience, dit Charest

Questionnée sur ce mouvement, la ministre déléguée à l'Éducation Isabelle Charest, qui est responsable du dossier des sports et loisirs, a fait une déclaration par écrit, invitant tout ce beau monde à la patience.  

«Je sais que la pratique du sport est d’une importance capitale dans la vie de plusieurs, surtout les jeunes. Nous en sommes conscients et c’est pourquoi, dès que la situation l’a permis, nous avons donné la possibilité aux jeunes de retourner à l’entraînement. Afin de garder le contrôle sur la contamination, tous les secteurs rouvrent de façon progressive, et le sport ne doit pas faire exception. J’encourage tout le monde à être patient et à profiter de l’occasion qui leur est offerte de retrouver leurs coéquipiers. J’ai confiance qu’avec la collaboration de toutes et tous, le retour aux matchs et à la compétition ne va pas tarder. Je continue mes échanges avec la Santé publique et les partenaires du milieu sportif pour mettre en place les conditions gagnantes pour les prochaines étapes de déconfinement.»

Mais pour le député Ciccone, «la patience est épuisée. On voit la chose qu’on aime le plus au monde, nos enfants, souffrir, pleurer, décrocher. Après, ce sera très difficile de les raccrocher.»

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