Mort sous les yeux de son fils: un hydravion s’écrase dans la rivière Richelieu
L’hydravion est lié à la famille d’un célèbre entomologiste québécois
Maxime Deland et Laurent Lavoie
Un homme serait mort sous les yeux de son fils lors de l’écrasement d’un hydravion lié à la famille d’un célèbre entomologiste québécois dans la rivière Richelieu, en Montérégie, vendredi.
Les deux passagers venaient vraisemblablement tout juste de décoller quand leur destin a pris une tournure dramatique, un peu après 11h.
Les policiers ont reçu plusieurs appels d’urgence pour un appareil qui venait de se renverser dans le cours d’eau, non loin de la montée Robert, à Saint-Basile-le-Grand.
À l’arrivée des services d’urgence sur place, ceux-ci ont aperçu l’engin à l’envers dans la rivière.

Le premier occupant, âgé de la vingtaine, aurait réussi à regagner la rive à la nage, tandis que son père, Olivier Brossard, était malheureusement encore à bord de l’hydravion. Il a péri à quelques jours seulement de son 59e anniversaire.
L’appareil du manufacturier De Havilland et construit en 1956 est demeuré partiellement submergé pendant plus d’une heure. Il a finalement pu être sorti de l’eau à l’aide d’une remorqueuse.

Chasse à l’orignal
M. Brossard, qui a sombré à proximité de sa résidence, est à la tête d’ETA Aviation et César camp du Nord, qui gère des camps de chasse et de pêche. Son entreprise est propriétaire du petit avion et s’en servirait pour déplacer ses clients sur le territoire et chasser l’orignal, mentionne son site web.

L’entreprise détient des chalets «situés en Haute Mauricie, plus précisément au réservoir Gouin ou sur des lacs privés ou même sur une rivière au nord du Québec», lit-on également.
Cette entreprise familiale provient de l’ancienne pourvoirie Club César, à La Tuque.
Avant de fermer officiellement en 2011, elle a été dirigée par Georges Brossard Jr., le fils du célèbre entomologiste Georges Brossard, qui a fondé l’Insectarium à Montréal.

Aucune infraction criminelle ne serait à l’origine du drame, a indiqué Éric Boulianne, porte-parole de la Régie intermunicipale de police Richelieu–Saint-Laurent.
Le dossier a néanmoins été transféré à la division des crimes majeurs de la Sûreté du Québec, qui veillera à faire la lumière dans cette affaire.
Le Bureau de la sécurité des transports (BST) du Canada a été avisé de l’événement et devrait mener son enquête pour établir les causes de l’écrasement.
Pas le premier incident
D’après nos recherches, l’hydravion a déjà été victime d’un incident en 2008, quand il appartenait à Club César.
Un pilote et son passager avaient décollé à Sainte-Véronique, dans les Laurentides, pour se diriger vers la pourvoirie. Or, la météo avait forcé un atterrissage d’urgence.
«Pendant plusieurs minutes, le pilote a cherché un endroit sûr pour amerrir, sans succès. Il a alors décidé de poser l’appareil dans les arbres», décrit le BST, précisant que les passagers n’avaient pas été blessés.
À ce moment, «rien dans les prévisions ne laissait présager que les conditions météorologiques rencontrées par le pilote seraient celles rencontrées en route. La décision du pilote d’effectuer le vol était donc justifiée», explique-t-on.
– Avec la collaboration de Camille Payant
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