Un Mondial féminin à Québec sans les vedettes Ann-Renée Desbiens et Marie-Philip Poulin?

Mylène Richard
La présence d’Ann-Renée Desbiens et de Marie-Philip Poulin au Championnat du monde de hockey féminin à Québec en 2027 est loin d’être certaine.
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Il y a les blessures qui peuvent causer de mauvaises surprises, comme ce fut le cas pour Poulin avant le Mondial de 2024 et pour Desbiens l’an dernier. Mais il y a surtout un conflit d’horaire entre la Fédération internationale de hockey sur glace (IIHF), qui organise le tournoi, et la Ligue professionnelle de hockey féminin (LPHF), au sein de laquelle évoluent les deux Québécoises avec la Victoire de Montréal.
«On ne sait pas ce qui va se passer dans deux ans avec la ligue, si on va pouvoir y aller», a laissé tomber Desbiens, vendredi, en entrevue avec Le Journal, elle qui se réjouit pour la ville de Québec.

Discussions en cours
La saison passée, la LPHF a planifié trois pauses dans son calendrier pour accommoder les joueuses et les entraîneurs qui participaient à des matchs internationaux. À l’approche des éliminatoires, le circuit a notamment réduit ses activités pendant trois semaines en avril pour le Mondial.
La LPHF tente de trouver un terrain d’entente avec l’IIHF, qui présente le Mondial en mars ou en avril, après les campagnes en Europe et des universités. Les plus récentes séries de la LPHF se sont déroulées en mai.
Et cet hiver, les Jeux olympiques de Milan-Cortina auront lieu en Italie du 6 au 22 février.
C’est tellement compliqué que l’IIHF n’a toujours pas annoncé le pays hôte et les dates du prochain Mondial.
Cependant, lors de l’annonce à Québec jeudi, les organisateurs ont parlé d’avril 2027.

Faire des compromis
«On n’a aucune nouvelle», a admis Desbiens, qui s’entraîne à Calgary avec ses coéquipières de la formation nationale.
«Il faut trouver des compromis. C’est difficile parce que notre calendrier de ligue est différent de celui en Europe. C’est dur de trouver une bonne date pour tout le monde», a reconnu la gardienne de 31 ans.
En 2022, une année olympique, le Mondial a exceptionnellement eu lieu en été. La LPHF aurait demandé à la Fédération d’organiser la compétition en novembre, avant le début de sa saison.
Les hockeyeuses sont donc coincées entre l’arbre et l’écorce. Elles adorent représenter leur pays, mais elles doivent respecter les consignes de la ligue qui leur permet de gagner leur vie. À l’instar des joueurs de la LNH qui ont raté plusieurs JO.

Un cauchemar
Ce serait toutefois catastrophique si Desbiens et Poulin ne pouvaient jouer au Mondial dans leur province.
La dernière et seule fois que le Québec a été l’hôte d’un tournoi de hockey féminin aussi important, c’était en 1999, quand Montréal et Sherbrooke avaient accueilli la Coupe des 4 nations (Canada, États-Unis, Finlande et Suède).
Desbiens avait alors 5 ans et Poulin, 8.
«J’espère que ça aura un impact positif, que ça va inspirer les jeunes à continuer de travailler fort pour se rendre à niveau-là. On a effectivement besoin d’ambassadrices au Québec», a soutenu Desbiens, faisant référence au fait qu’il n’y avait que trois filles d’ici invitées au camp d’orientation de Hockey Canada: Poulin, la gardienne Ève Gascon et elle.

Québec, une ville de hockey
Ann-Renée Desbiens ne peut pas promettre qu’elle participera au Mondial 2027 devant sa famille et ses amis, mais elle compte bien assister à l’événement si elle ne peut y prendre part.
«Québec, je l’ai vu en grandissant, c’est une ville merveilleuse et j’espère que les partisans seront là», a souhaité la native de Charlevoix qui a joué son midget (M18) dans la capitale nationale.
Au cours de la dernière saison, la double médaillée olympique a aussi eu la chance de disputer un match avec la Victoire devant plus de 18 000 spectateurs au Centre Vidéotron.
«Mais il y a plus que juste un match. Il y a une trentaine de parties pour le Championnat du monde féminin senior. J’espère que les gens vont aller soutenir les autres pays et montrer que Québec c’est vraiment une ville de hockey à long terme, pas juste pour une partie», a dit la gardienne par excellence de la dernière saison dans la LPHF.
Reste à voir si un affrontement entre, par exemple, la Hongrie et le Kazakhstan, tant chez les femmes et les hommes, saura attirer l’attention des amateurs québécois.