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L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

Un mois de détox vestimentaire? Pourquoi pas!

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Photo portrait de Josée Legault

Josée Legault

2023-03-01T05:00:00Z
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Après le mois sans alcool, êtes-vous prêts à passer le mois de mars sans acheter le moindre vêtement neuf? Un mois de détox vestimentaire, quoi. Voilà le nouveau défi lancé par Unpointcinq, un médium québécois spécialisé dans l’action climatique.

La question peut paraître frivole. Dans les faits, elle est terriblement politique, économique, sociale et environnementale. Comme d’autres industries mondiales il est vrai, celle du textile et du vêtement est responsable d’importantes quantités d’émissions de gaz à effet de serre.

Et que dire de la plaie du travail des enfants à l’étranger? Dans plusieurs pays plus pauvres ou autoritaires, il sert encore à remplir des étalages de magasins de nos sociétés dites avancées.

Et que dire aussi du gaspillage compulsif lié à ce qu’on appelle le fast fashion, cette mode rapide qui frôle le jetable après usage?

Le but de la détox vestimentaire? Réduire bien sûr la consommation et, ce faisant, la production de vêtements. Mais aussi, nous obliger à réfléchir à nos habitudes d’achat et de recyclage, que l’on soit fortuné ou non.

Un bon signe

Un bon signe déjà est la popularité croissante des friperies et des sites web de revente de vêtements usagés. Laquelle s’étend même à travers les générations et les classes sociales.

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(Petit mémo : on n’en parle plus nulle part, mais oui, les classes sociales existent encore en Occident.)

Fort heureusement, il n’y a plus de «honte», bien au contraire, à magasiner dans une friperie et à redonner ou revendre au rabais ses propres vêtements.

Les périodes de confinement durant la pandémie nous avaient obligés à réduire de beaucoup nos achats. Il s’agit de voir si ce geste imposé par des circonstances hors normes s’installera ou non à demeure dans nos propres habitudes de vie.

Confession: depuis le début de la pandémie, n’affectionnant plus trop la proximité physique des salles d’essayage, j’ai moi-même acheté très peu de vêtements neufs. Vraiment très peu. Juré, craché.

Au paradis des souliers usés à la corde

Dans mon cas, il faut dire qu’avant la pandémie je n’étais déjà pas friande du magasinage frénétique de vêtements. Mes habitudes étaient tout de même, j’imagine, semblables à celles de la moyenne des ours.

Or, au fil des mois, je me suis rendu compte que ça ne me manquait pas du tout. Que comme plein de gens, nantis ou non, j’avais déjà dans mes placards pas mal tout ce dont j’avais besoin.

Incluant même les chaussures. Je n’ai donc acheté aucune paire de chaussures depuis... mars 2020. Nul besoin de vous dire qu’avec mes souliers qui sont maintenant usés à la corde, ça ne pourra pas durer très longtemps.

Quand je les enverrai bientôt batifoler au paradis des chaussures, croyez-moi qu’elles auront gagné leur ciel...

Une exception : si on en a les moyens, ne pas bouder l’industrie canadienne et québécoise du vêtement. Elles méritent d’être soutenues.

Alors, êtes-vous prêts pour une détox de vêtements neufs pour un tout petit mois? Pourquoi pas?

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