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L'article provient de TVA Nouvelles
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Un milliardaire français se dérobe deux fois à une convocation à l'Assemblée nationale

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2025-05-21T20:03:53Z
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Pour la deuxième fois en moins d'une semaine, le milliardaire Pierre-Édouard Stérin ne s'est pas présenté mardi devant la commission d'enquête de l'Assemblée nationale française sur «l'organisation des élections en France», dont le président a par conséquent annoncé qu'il saisirait la justice. 

Reconvoqué après une première absence remarquée le 14 mai, l'homme d'affaires conservateur a de nouveau laissé les députés sur leur faim, suscitant l'ire de la présidente de l'Assemblée, la chambre basse du Parlement français: «respectez vos obligations, respectez l'Assemblée nationale et son travail de contrôle, respectez les Français», lui a lancé Yaël Braun-Pivet sur son compte X.

M. Stérin, devenu milliardaire avec son entreprise de coffrets cadeaux Smartbox, était censé s'expliquer sur son activisme politique, lui qui s'était dit prêt à dépenser 150 millions sur dix ans (via son fonds d'investissement Otium Capital) pour influer sur le débat public et soutenir des candidats aux élections.

Avec pour objectif de faire triompher les droites sur une ligne libérale en économie, conservatrice sur les sujets de société et ferme sur le régalien. Une ambition baptisée «projet Périclès», référence à l'antique stratège athénien, mais surtout acronyme de «Patriotes Enracinés Résistants Identitaires Chrétiens Libéraux Européens Souverainistes».

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La commission d'enquête parlementaire qui souhaite l'entendre porte sur «l'organisation des élections en France», et se penche entre autres sur les problèmes d'inscriptions des citoyens sur les listes électorales et d'éventuelles défaillances des instituts de sondage pendant les campagnes.

«Nous constatons ce matin qu'il n'est pas parmi nous», a déclaré Thomas Cazenave, son président. «Il est par contre sur les chaînes de télévision, semble-t-il», a-t-il ajouté.

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Le milliardaire était en effet intervenu un peu plus tôt sur la chaîne Cnews, en visio depuis son domicile, pour y affirmer entre autres que sa convocation n'était qu'un «prétexte» pour des députés qui «ont juste envie de faire les marioles devant les caméras».

L'homme d'affaires, qui réside en Belgique, a également fait valoir qu'il avait «reçu des dizaines de menaces de mort» - pour lesquelles il a déposé lundi une plainte contre X au tribunal judiciaire de Paris, a appris l'AFP mardi auprès de son avocat.

«Refuser de répondre à la convocation d'une commission d'enquête parlementaire est grave. Le faire au nom d'un prétendu manque de sécurité est ridicule. J'y suis chaque jour, malgré les menaces», a encore écrit Yaël Braun-Pivet sur X.

«Le ministère de l'Intérieur était prêt à assurer (sa) sécurité», a indiqué M. Cazenave, qui a annoncé qu'il «adresserait dès cet après-midi un courrier au procureur de la République de Paris pour constater le fait qu'il ne respecte pas les obligations qui lui sont faites».

En l'occurrence, le refus de comparaître devant une commission d'enquête est passible de deux ans d'emprisonnement et 7500 euros d'amende.

«Rien ne justifie que M. Stérin se place au-dessus des lois de la République. Rien ne justifie que M. Stérin méprise l'Assemblée nationale et ses représentants», a insisté M. Cazenave.

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