Un match d’anthologie!


Marc de Foy
Un jour, avant le début des séries, Sheldon Souray m’a dit que les équipes armées du plus grand désir de vaincre sont celles qui se rendent généralement le plus loin. Je vais me garder une gêne. Le Canadien est encore loin de la Coupe Stanley, mais cette équipe a du cœur au ventre comme on n’en avait pas vu depuis longtemps d’une formation du Tricolore.
Énergisés par une salle comble survoltée, une première pour un match des séries au Centre Bell depuis 2018, conscients de l’urgence de la situation, les hommes de Martin St-Louis ont offert une performance magistrale face à des Capitals de Washington qui ne savaient plus où donner de la tête par moments.
Comme à la fin de deuxième période, alors que Josh Anderson a engagé le combat avec Tom Wilson sur le banc des Capitals. Du hockey comme au temps des années 1970, lorsque les Broad Street Bullies semaient la terreur à travers la Ligue nationale.
La dernière fois que j’ai eu connaissance d’un tel incident dans un match impliquant le Tricolore, c’est en 1970 au Garden de Boston. Le match n’était pas télévisé, mais les quotidiens montréalais que je dévorais avec toute la passion d’un jeune homme de 16 ans qui rêvait de faire carrière dans le journalisme sportif en avaient fait grandement état.
Il y a plusieurs années, quelle ne fut pas ma surprise de voir des images télévisées de cet incident sur Facebook.
On peut déjà parier que le face-à-face Anderson, qui cherchait Wilson depuis le début de la série, s’y trouve déjà.
Ils se sont surpassés
Est-ce que cette bagarre a eu un impact sur le match?
Les joueurs du Canadien vous diront oui et je dois penser la même chose. Cet épisode témoigne du désir de vaincre qui animait la troupe montréalaise pour ce match qui était pratiquement sans lendemain pour elle.
Comme ils le font depuis le retour de la Confrontation des 4 nations, les porte-couleurs du Tricolore se sont surpassés. Comment ne pas les aimer, même si mon métier de journaliste commande d’être objectif.
Tout le monde a contribué à cette victoire. Il n’y avait pas de passagers.
Personne ne s’est ennuyé de Patrik Laine.
46 mises en échec
Ce fut un vrai match d’anthologie. Les gros joueurs des Capitals en ont bavé un coup, même Alex Ovechkin. Les joueurs du Canadien ont totalisé 46 mises en échec, soit exactement une vingtaine de plus que leurs rivaux.
Brendan Gallagher et Anderson ont été les plus actifs à ce chapitre avec six chacun. Alexandre Carrier, qui a disputé un fort match, en a distribué cinq, tout comme Emil Heineman. David Savard, qui a retrouvé de la vigueur, en a appliqué quatre, tout comme Arber Xhekaj s’est bien débrouillé durant la dizaine de minutes sur la glace.
Il y a toutefois une ombre au tableau.
Samuel Montembeault a été contraint de déclarer forfait peu après que les Capitals ont égalé la marque 2 à 2 au deuxième engagement. Mais Jakub Dobes a bien répondu à l’appel en stoppant sept des huit tirs dirigés contre lui.
Les Capitalls ont aussi perdu les sercices de Logan Thompson en troisième période.
Oui, mesdames et messieurs, quelle soirée et quel match!
Ça promet encore dimanche soir.