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L'article provient de Le Journal de Québec
Politique

Un lobby des Desmarais veut rassurer les investisseurs chinois

Le groupe a tenu une rencontre mercredi dernier pour tenter de calmer le jeu

Table ronde du Conseil d’affaires Canada-Chine tenue à Toronto, le 16 décembre dernier.
Table ronde du Conseil d’affaires Canada-Chine tenue à Toronto, le 16 décembre dernier. Photo tirée de twitter, @canada_chine
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Photo portrait de Francis Halin

Francis Halin

2023-01-13T05:00:00Z
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Des membres du Conseil d’affaires Canada-Chine, créé et financé par le clan Desmarais, ont voulu rassurer mercredi les investisseurs chinois qui craignent qu’Ottawa les bloque pour des raisons de « sécurité nationale ».

• À lire aussi: Un organisme des Desmarais joue les entremetteurs pour les Chinois

• À lire aussi: Retour en force des Desmarais en Chine

Lors de la conférence virtuelle en anglais intitulée « Restrictions canadiennes sur les investissements étrangers en provenance de Chine », Sandy Walker, partenaire de Dentons, a tenu à rappeler que les examens de sécurité nationale demeurent somme toute encore rares au pays.

L’experte a montré que même si les examens formels de sécurité sont passés de deux en 2017-2018, à 12, en 2021-2022, cela reste infime sur les 1255 investissements de l’an dernier.

Dans sa présentation, Sandy Walker a rappelé qu’Ottawa a ciblé quatre secteurs sensibles : les données personnelles, les technologies, les minéraux critiques et les investissements de firmes appartenant à des États étrangers.

Cette rencontre du Conseil d’affaires Canada-Chine s’est déroulée alors que les yeux sont rivés vers Ottawa, qui dit vouloir prendre les moyens qu’il faut pour attirer les entreprises « qui partagent nos intérêts et nos valeurs ».

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Menace pour la sécurité

En novembre dernier, le ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, François-Philippe Champagne, a voulu montrer l’exemple en exigeant que trois firmes chinoises se départissent de leurs billes dans des entreprises de lithium.

« Les décisions du gouvernement sont fondées sur des faits et des preuves, et en tenant compte des avis formulés par les spécialistes en minéraux critiques, les organismes de sécurité et de renseignement, et les experts gouvernementaux en la matière », a soutenu le ministre.

Un mois plus tard, il a annoncé son intention de mettre à jour la loi sur les investissements pour des raisons « de sécurité nationale ».

« Nous continuerons de moderniser le cadre de la loi de manière à garantir la prospérité soutenue du pays, tout en continuant d’agir de manière décisive dans le cas d’investissements qui constituent une menace pour notre sécurité nationale », avait-il prévenu.

Un mois après cette déclaration-choc du ministre du gouvernement de Justin Trudeau, le Conseil d’affaires Canada-Chine a voulu calmer le jeu.

  •  Écoutez la chronique économique avec Yves Daoust, directeur de la section Argent du journal de Montréal et du Journal de Québec au micro de Richard Martineau sur QUB radio : 

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« Message subliminal »

Devant les investisseurs, l’ex-ministre conservateur James Moore, aujourd’hui administrateur du Conseil d’affaires Canada-Chine, a affirmé qu’Ottawa cherchait à envoyer « un message » aux Américains.

« Il y a un message subliminal dans tout cela qui dit : “On veut faire partie de la révolution des véhicules électriques” », a-t-il avancé.

M. Moore est allé jusqu’à parler carrément d’un message politique « envoyé du bureau du premier ministre à la Maison-Blanche ». Le Journal n’a pas été en mesure d’échanger avec l’ex-ministre après l’événement.

D’après Yan Cimon, professeur de stratégie à l’Université Laval, malgré les nombreux froids entre les deux pays, l’économie canadienne reste intimement liée au marché chinois et nos chaînes d’approvisionnement en dépendent.

« Que l’on aime ou que l’on n’aime pas la Chine, c’est un joueur incontournable », a-t-il résumé.

Conseil d’affaires Canada-Chine

Président-fondateur : feu Paul Desmarais

Photo tirée du site web de la CCBC
Photo tirée du site web de la CCBC


Président honoraire : André Desmarais

Photo tirée du site web powercorporation.com
Photo tirée du site web powercorporation.com


Président du conseil d’administration : Olivier Desmarais

Photo d'archives
Photo d'archives


Administrateurs connus :

James Moore, ex-ministre de l’Industrie

Photo d'archives
Photo d'archives

 

Martin Cauchon, ex-ministre de la Justice 

Photo d'archives, Martin Chevalier
Photo d'archives, Martin Chevalier

Power Corporation, une relation tissée serrée avec la Chine

Les relations d’affaires de Power Corporation avec la Chine ne datent pas d’hier et s’enracinent dans le Conseil d’affaires Canada-Chine fondé par la famille Desmarais en 1978.

Lancé à l’époque par feu Paul Desmarais, ex-grand patron de Power, ce lobby d’affaires a toujours comme président honoraire André Desmarais, président délégué du conseil de Power Corporation.

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Alors que les relations économiques entre la Chine et le Canada sont refroidies par des tensions, Power Corporation continue de miser sur la relation qu’elle a façonnée au fil des années avec la superpuissance chinoise.

Depuis plusieurs années, Power Corporation investit dans l’une des premières sociétés de gestion de fonds en Chine, la China Asset Management Co., Ltd. (ChinaAMC).

Présence en chine

Jeudi dernier, Power a annoncé avoir combiné sa participation de 1,15 milliard $ dans ChinaAMC au sein même de la Financière IGM.

« Nous sommes enthousiastes à l’idée de poursuivre notre participation dans ChinaAMC par l’entremise de notre participation dans IGM », a indiqué par communiqué R. Jeffrey Orr, président et chef de la direction de Power.

En plus de cette présence là-bas avec ce fonds, Power Sustainable investit dans les marchés boursiers en Chine et au sein d’autres entreprises et a des bureaux sur place, à Shanghai et à Beijing.

Rappelons qu’André Desmarais a déjà siégé au conseil d’administration de CITIC Pacific.

Power Corporation n’a pas répondu à la demande d’entrevue du Journal.

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