Un lancer frappé dans un filet désert? La légende du hockey Marcel Dionne avait fait la même chose il y a bien des années

Jessica Lapinski
Marcel Dionne se trouvait avec des membres de l’organisation des Kings de Los Angeles lundi dernier quand le sujet de l’heure dans la LNH, soit le lancer frappé de Ridly Greig dans un filet désert et la réplique de Morgan Rielly, s’est invité dans la discussion. «Ils m’ont dit que ce n’était pas croyable. Je leur ai répondu: "Je l’ai fait dans le junior!"» a-t-il raconté en riant, samedi.
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Rencontrée dans le cadre du Tournoi pee-wee de Québec, la légende québécoise parlait alors du slapshot de l’attaquant des Sénateurs d’Ottawa dans une cage déserte... et non pas du coup de bâton à la tête que le défenseur des Maple Leafs de Toronto lui a assené en guise de réplique, le week-end passé.
La scène dont Marcel Dionne parle remonte à 1971, cette même année où Guy Lafleur et lui avaient croisé le fer à la Coupe Memorial.
La future vedette des Kings portait alors l’uniforme des Black Hawks de Saint Catharines, dans la Ligue junior A de l’Ontario, et son équipe affrontait les Marlboros de Toronto.
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Les Marlboros étaient «ben, ben favoris» de cette finale du circuit ontarien, explique-t-il, mais les Black Hawks étaient parvenus à prendre les devants 3 à 0 dans cette série disputée au meilleur de sept matchs.

«On l’a gagnée!»
C’est dans la quatrième rencontre, quand les Marlboros ont retiré leur gardien pour combler l’écart au pointage en fin de match, que Dionne a complété son tour du chapeau par un lancer frappé.
«Pour moi, c’était ma façon de dire: "On l’a! On l’a gagnée, la finale!"»
Et à cette époque où les joueurs d’âge junior n’étaient pourtant pas réputés pour être des doux, Dionne dit n’avoir reçu aucune réprimande de ses adversaires.
Bien loin du «code»
On est donc bien loin du «code d’honneur» du hockey souvent évoqué pour expliquer la réplique de Rielly, qui lui vaut pour l'instant cinq matchs de suspension.
«Ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi n’a-t-il pas plutôt essayé de l’empêcher de marquer? s’est interrogé Marcel Dionne au sujet de ce coup de bâton donné par le défenseur des Leafs. Pourquoi n’est-il pas plutôt allé lui parler après le match?»

Malgré ses 5 pi 11 po, Doug Gilmour, qui signait des autographes aux côtés de Dionne samedi, au Centre Vidéotron, n’était pas réputé pour être un tendre durant sa longue carrière dans la LNH, qu’il a conclue à Montréal en 2002-2003.
Son dossier sur le site de la Ligue nationale affiche 1414 points en 1474 matchs, mais aussi, 1301 minutes de punition.

«Il y aurait eu deux ou trois bagarres»
D’ailleurs, quant à savoir de quoi les amateurs de Québec lui parleraient quand ils le rencontreraient, Gilmour a répondu en riant: «De cette fois où j’ai fait éclater la vitre en fermant le banc des pénalités!»
L’ancien des Maple Leafs, notamment, ne s’est pas trop mouillé au sujet de l’incident du week-end dernier, mais il a soulevé qu’à son époque – il a amorcé sa carrière en 1983 –, ce seraient plutôt «deux ou trois bagarres qui auraient éclaté».
Un signe que le hockey a quand même changé... un peu.