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L'article provient de TVA Nouvelles
Monde

Trump essuie un revers judiciaire dans sa réponse aux manifestations de Los Angeles

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AFP

2025-06-13T01:20:50Z
2025-06-13T16:47:31Z
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Le déploiement de la Garde nationale ordonné par Donald Trump pour faire face aux manifestations à Los Angeles était illégal, a considéré jeudi un juge fédéral, dans un nouveau revers sur le front judiciaire pour le président américain. 

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Le ministère américain de la Justice a immédiatement interjeté appel, arguant que cette décision constituait «une ingérence extraordinaire dans les pouvoirs constitutionnels du président en tant que commandant en chef».

Le juge fédéral Charles Breyer a affirmé que le président n'avait pas «suivi la procédure requise par le Congrès pour ses actes». Il a par ailleurs ordonné que le contrôle de ce corps de réserve à double tutelle soit rendu au gouverneur de Californie, le démocrate Gavin Newsom, qui avait attaqué ce déploiement en justice en dénonçant un virage autoritaire.

«Ce n'est pas un monarque, ce n'est pas un roi, et il devrait cesser d'agir comme tel», a réagi lors d'une conférence de presse M. Newsom, à l'inimitié bien connue avec Donald Trump, après la décision du magistrat.

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Le juge Breyer a suspendu l'application de celle-ci jusqu'à vendredi, mais la Cour suprême a ensuite repoussé cette échéance à mardi, le temps qu'elle puisse examiner l'appel du ministère de la Justice.

Avec ce sursis, Trump aura encore le contrôle de la Garde nationale ce week-end en Californie, où sont attendues des manifestations.

Couvre-feu

Le président de 78 ans avait décidé le week-end dernier de prendre le contrôle fédéral de la Garde nationale de Californie et avait déployé 4000 de ses membres dans les rues de Los Angeles, théâtre depuis près d'une semaine de manifestations contre l'interpellation musclée d'étrangers en situation irrégulière.

Il avait également décidé d'envoyer 700 militaires d'active du corps des Marines, une mesure extrêmement rare dans l'histoire des États-Unis.

Getty Images via AFP
Getty Images via AFP

Les manifestations dans la deuxième plus grande ville des États-Unis ont été émaillées par moments de certaines violences et dégradations.

Mais dans sa décision de 36 pages, le juge Breyer a affirmé que la violence constatée était "bien loin" de la «rébellion» décrite par Donald Trump pour justifier le déploiement de militaires.

Donald Trump a attribué jeudi le relatif retour au calme à Los Angeles depuis deux jours à sa réponse musclée, mais le couvre-feu décrété par la maire démocrate de la ville a aussi pu y contribuer.

Sénateur menotté

Gavin Newsom «avait totalement perdu le contrôle de la situation. Il devrait me dire MERCI de lui avoir sauvé les fesses, au lieu d'essayer de justifier ses erreurs et son incompétence!!!» avait asséné le président avant la décision de justice.

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Figure centrale de l'opposition démocrate, Gavin Newsom, 57 ans, est considéré comme un possible candidat démocrate à la présidentielle de 2028.

Si le gouverneur de Californie a dénoncé «le fantasme fou d'un président dictatorial», c'est un autre démocrate de l'État qui s'est retrouvé sous les projecteurs jeudi.

Le sénateur Alex Padilla a été évacué manu militari pour avoir interrompu une conférence de presse à Los Angeles de la ministre de la Sécurité intérieure Kristi Noem, selon un photographe de l'AFP.

Dans une vidéo virale, on l'entend s'identifier et interpeller la ministre avant d'être poussé dehors, forcé à terre et menotté par les agents.

La porte-parole de la Maison-Blanche, Karoline Leavitt, a affirmé sur X que «le sénateur Padilla devrait avoir honte de son comportement puéril».

Le sort réservé au sénateur, poste particulièrement prestigieux aux États-Unis, a indigné les démocrates, leur chef de file au Sénat Chuck Schumer évoquant des «relents de totalitarisme».

«Sous contrôle»

Jeudi à Los Angeles, la situation semblait revenue à un certain calme.

«Tout est sous contrôle ici à Ground Zero», a déclaré à l'AFP Lynn Sturgis, enseignante à la retraite de 66 ans, devant les bureaux de l'État fédéral, épicentre des manifestations dans le centre-ville.

Les manifestations se sont étendues ces derniers jours à d'autres villes américaines, toujours dans des proportions limitées, comme à Las Vegas, Dallas, Austin, Chicago, Atlanta ou Boston.

Au Mexique, d'où sont originaires nombre de sans-papiers présents aux États-Unis, la présidente Claudia Sheinbaum a expliqué avoir dit à un haut responsable américain qu'elle n'était «pas d'accord sur le fait de recourir à des descentes de police pour arrêter des personnes qui travaillent honnêtement».

MEGA/WENN
MEGA/WENN

Donald Trump avait promis pendant sa campagne de s'en prendre aux «criminels venus de l'étranger».

Mais ses efforts pour lutter contre l'immigration clandestine ont largement dépassé ce cadre et visé en particulier les immigrés latino-américains, indispensables à certains secteurs d'activité.

Sur le plan économique, il a admis devoir «faire quelque chose» rapidement pour préserver les nombreux travailleurs immigrés de l'agriculture et de l'hôtellerie.

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