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L'article provient de Salut Bonjour

Un intrus cosmique observé dans notre système solaire

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Mélia Goulet-Jacques

2025-09-22T14:15:55Z
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Un objet étrange, au nom tout aussi particulier, vient de faire son entrée dans notre voisinage cosmique : 3I/ATLAS. Cet objet interstellaire traverse en ce moment notre système solaire, offrant aux scientifiques une occasion unique d’observer de près un voyageur venu d’ailleurs.

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Un objet interstellaire est un corps céleste qui voyage librement dans l’espace entre les étoiles, sans orbite autour d’un soleil. Cela peut être un astéroïde, une comète... ou même une planète errante. Ces objets sont souvent les “exilés” de leur système d’origine : ils ont été éjectés, soit à cause d’énormes collisions lors de la formation d’un système solaire, soit par l’effet “lance-pierre” de géantes comme Jupiter, qui projettent littéralement ces corps vers l’espace interstellaire.

C’est le cas de 3I/ATLAS, un véritable intrus interstellaire. Il voyage à près de 60 km par seconde, une vitesse si grande qu’il ne pourra jamais être capturé par le Soleil. Autrement dit, il ne fait que passer.

Pourquoi ça passionne les scientifiques?

Parce que ces objets sont formés dans d’autres systèmes solaires. Étudier leur composition, c’est comme avoir un échantillon gratuit d’un système planétaire lointain, sans avoir à y envoyer une sonde. 3I/ATLAS pourrait avoir plusieurs milliards d’années et contient des indices précieux sur la formation des planètes.

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Un nom codé, mais logique

Le “3I” signifie simplement qu’il s’agit du troisième objet interstellaire jamais confirmé dans notre système solaire. Le “I” pour “interstellaire”. Quant à “ATLAS”, c’est un clin d’œil au télescope ATLAS (Asteroid Terrestrial-impact Last Alert System), basé au Chili, qui l’a identifié en juin-juillet 2025. Avant lui, on se souvient du mystérieux 1I/ʻOumuamua, découvert en 2017, et de 2I/Borisov en 2019.

Depuis sa découverte, les plus puissants instruments du monde se sont tournés vers 3I/ATLAS.

  • Hubble a montré un noyau glacé enveloppé d’un cocon de poussière en forme de larme.
  • James Webb a capturé des images en infrarouge, révélant la composition de la comète.
  • SPHEREx, avec ses observations multispectrales, a détecté une abondance de dioxyde de carbone et de glace d’eau dans le noyau.

Résultat : malgré son origine lointaine, 3I/ATLAS ressemble beaucoup à certaines comètes de notre propre système solaire. Son noyau mesurerait environ 2,8 km de diamètre.

Un passage éclair... mais sans danger

Pas d’inquiétude : 3I/ATLAS ne s’approchera jamais dangereusement de la Terre. Sa distance minimale sera d’environ 270 millions de kilomètres, soit bien au-delà de notre orbite. Son passage le plus proche du Soleil aura lieu le 30 octobre 2025, à l’intérieur de l’orbite de Mars.

En fait, c’est la planète rouge qui profitera du meilleur spectacle : les sondes et rovers martiens pourraient bien réussir à capter des images de cet intrus interstellaire.

On estime qu’environ 10 000 objets interstellaires se trouvent à un instant donné dans notre système solaire. Mais la plupart passent inaperçus : petits, peu lumineux, et très rapides, ils échappent souvent à nos télescopes. 3I/ATLAS est donc une rare opportunité. Pour les curieux, l’outil interactif “Eyes on the Solar System” de la NASA permet de suivre sa trajectoire en temps réel au cours des prochains mois. Car après son survol, l’intrus reprendra sa route vers l’espace profond... et nous, il ne nous restera que ses images et ses données.

Revoyez la chronique de Farah dans la capsule ci-dessus

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