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L'article provient de Le Journal de Montréal
Société

Un immense taon qui pique dérange les humains et les chevaux en Mauricie

Zoothérapie Mauricie a dû interrompre toutes ses activités en juillet parce que cet insecte rend les animaux fous

Cet insecte de la famille des tabanidés est une cousine des mouches à chevreuil mais de plus grande taille. Comme elles, ces taons piquent pour alimenter les oeufs des femelles. Photo iNaturalist
Cet insecte de la famille des tabanidés est une cousine des mouches à chevreuil mais de plus grande taille. Comme elles, ces taons piquent pour alimenter les oeufs des femelles. Photo iNaturalist iNaturalist
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Photo portrait de Mathieu-Robert Sauvé

Mathieu-Robert Sauvé

2025-07-13T16:00:00Z
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Le taon à rayures jaunes, qui s’attaque aux humains comme aux chevaux, a forcé l’annulation de tout un mois d’activités d’une entreprise de la Mauricie.

«C’est un énorme insecte dont la piqûre est très douloureuse, je dirais l’équivalent d’une cigarette qu’on écrase sur la peau», explique au Journal Sylvie Ferland, qui tient une écurie au nord de Trois-Rivières.

Le taon à rayures jaunes est indigène au Québec mais le réchauffement climatique pourrait avantager sa dispersion. Photo iNaturalist
Le taon à rayures jaunes est indigène au Québec mais le réchauffement climatique pourrait avantager sa dispersion. Photo iNaturalist iNaturalist

Le taon à rayures jaunes (Hybomitra zonalis) est devenu une véritable nuisance dans sa propriété. Au point où toutes les activités de zoothérapie avec les chevaux ont été annulées en juillet. Une cinquantaine de réservations ont été décommandées, ce qui représente une perte énorme sur le plan financier.

C’est le troisième été que Zoothérapie Mauricie subit la présence de cet insecte piqueur, mais le premier qui force l’annulation de ses activités.

«Les chevaux deviennent comme fous quand ils sont importunés. Ils ruent comme dans un rodéo. C’est dangereux pour nous comme pour nos clients», résume la biologiste qui a lancé son entreprise en 2018.

La biologiste Sylvie Ferland a dû fermer son entreprise, Zoothérapie Mauricie, en raison des problèmes causés par la présence d'un insecte piqueur appelé taon à rayures jaunes. Photo fournie par Sylvie Ferland
La biologiste Sylvie Ferland a dû fermer son entreprise, Zoothérapie Mauricie, en raison des problèmes causés par la présence d'un insecte piqueur appelé taon à rayures jaunes. Photo fournie par Sylvie Ferland Sylvie Ferland

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Sylvie Ferland pratique la zoothérapie auprès de différentes populations, dont des personnes âgées. Elle a fait l'objet d'un reportage à TVA quand elle s'est présentée avec un âne dans un CHSLD à Shawinigan. Photo TVA Nouvelles
Sylvie Ferland pratique la zoothérapie auprès de différentes populations, dont des personnes âgées. Elle a fait l'objet d'un reportage à TVA quand elle s'est présentée avec un âne dans un CHSLD à Shawinigan. Photo TVA Nouvelles TVA Nouvelles

Une mouche de chez nous

Pouvant mesurer 2,5 cm, le taon à rayures jaunes est l’une des 70 espèces de mouches présentes au Québec. «Comme le maringouin ou la mouche noire, c’est la femelle qui pique pour permettre à ses œufs d’éclore», précise l’entomologiste Julia Mlynarek, de l’Insectarium de Montréal.

Elle souligne que cette mouche est indigène chez nous, et n’est donc pas une espèce exotique. Mais les climats chauds et humides favorisent sa reproduction. «Elle est attirée par les animaux, c’est pourquoi elle peut être plus présente aux abords d’une écurie», poursuit-elle.

Ce taon à rayures jaunes cause des piqures très douloureuses mais ne transporte pas de pathogène comme certains moustiques. Photo iNaturalist
Ce taon à rayures jaunes cause des piqures très douloureuses mais ne transporte pas de pathogène comme certains moustiques. Photo iNaturalist iNaturalist

L'entomologiste Julia Mlynarek, de l’Insectarium de Montréal. Photo Insectarium
L'entomologiste Julia Mlynarek, de l’Insectarium de Montréal. Photo Insectarium Insectarium

Insectifuge inefficace

Comme cette mouche vit de façon isolée et non en colonie comme les abeilles domestiques, il est presque impossible de s’en débarrasser. Mme Mlynarek mentionne que des plantes aromatiques comme la lavande ou la citronnelle peuvent masquer l’odeur des mammifères. Mais c’est loin d’être une protection absolue. Quant aux insecticides, Mme Ferland estime qu’ils ne sont d’aucune utilité.

Détentrice d’une maîtrise en biologie – elle a étudié les insectes au Nunavut! –, elle tente de prendre les choses avec philosophie.

• Écoutez aussi cet épisode balado tiré de l'émission de Mario Dumont, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

Deuxième plus grosse

Le taon à rayures jaunes est l’une des plus grandes espèces de mouches à cheval (Tabanidae) observables au Québec.

Cependant, elle n’est pas la plus grosse. Ce titre revient à Tabanus atratus, une autre espèce de taon, plus massive et sombre, qui peut dépasser 3 cm de long.

La piqûre de cette mouche est douloureuse mais ne provoque pas de problèmes de santé particuliers, car l’insecte ne transporte pas de maladies comme le font certains moustiques et tiques.

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