Un immense taon qui pique dérange les humains et les chevaux en Mauricie
Zoothérapie Mauricie a dû interrompre toutes ses activités en juillet parce que cet insecte rend les animaux fous


Mathieu-Robert Sauvé
Le taon à rayures jaunes, qui s’attaque aux humains comme aux chevaux, a forcé l’annulation de tout un mois d’activités d’une entreprise de la Mauricie.
«C’est un énorme insecte dont la piqûre est très douloureuse, je dirais l’équivalent d’une cigarette qu’on écrase sur la peau», explique au Journal Sylvie Ferland, qui tient une écurie au nord de Trois-Rivières.

Le taon à rayures jaunes (Hybomitra zonalis) est devenu une véritable nuisance dans sa propriété. Au point où toutes les activités de zoothérapie avec les chevaux ont été annulées en juillet. Une cinquantaine de réservations ont été décommandées, ce qui représente une perte énorme sur le plan financier.
C’est le troisième été que Zoothérapie Mauricie subit la présence de cet insecte piqueur, mais le premier qui force l’annulation de ses activités.
«Les chevaux deviennent comme fous quand ils sont importunés. Ils ruent comme dans un rodéo. C’est dangereux pour nous comme pour nos clients», résume la biologiste qui a lancé son entreprise en 2018.


Une mouche de chez nous
Pouvant mesurer 2,5 cm, le taon à rayures jaunes est l’une des 70 espèces de mouches présentes au Québec. «Comme le maringouin ou la mouche noire, c’est la femelle qui pique pour permettre à ses œufs d’éclore», précise l’entomologiste Julia Mlynarek, de l’Insectarium de Montréal.
Elle souligne que cette mouche est indigène chez nous, et n’est donc pas une espèce exotique. Mais les climats chauds et humides favorisent sa reproduction. «Elle est attirée par les animaux, c’est pourquoi elle peut être plus présente aux abords d’une écurie», poursuit-elle.


Insectifuge inefficace
Comme cette mouche vit de façon isolée et non en colonie comme les abeilles domestiques, il est presque impossible de s’en débarrasser. Mme Mlynarek mentionne que des plantes aromatiques comme la lavande ou la citronnelle peuvent masquer l’odeur des mammifères. Mais c’est loin d’être une protection absolue. Quant aux insecticides, Mme Ferland estime qu’ils ne sont d’aucune utilité.
Détentrice d’une maîtrise en biologie – elle a étudié les insectes au Nunavut! –, elle tente de prendre les choses avec philosophie.
• Écoutez aussi cet épisode balado tiré de l'émission de Mario Dumont, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :
Deuxième plus grosse
Le taon à rayures jaunes est l’une des plus grandes espèces de mouches à cheval (Tabanidae) observables au Québec.
Cependant, elle n’est pas la plus grosse. Ce titre revient à Tabanus atratus, une autre espèce de taon, plus massive et sombre, qui peut dépasser 3 cm de long.
La piqûre de cette mouche est douloureuse mais ne provoque pas de problèmes de santé particuliers, car l’insecte ne transporte pas de maladies comme le font certains moustiques et tiques.