Nord-du-Québec: un possible troisième féminicide au Québec

Camille Payant et Laurent Lavoie
Un homme aurait tiré trois balles dans la tête de sa femme avant de retourner l’arme contre lui dans le Nord-du-Québec. Il s’agirait du troisième féminicide dans la province depuis le début de l’année.
Madeleine Désormeaux, 68 ans, et Laurent Thibault, 76 ans, ont été retrouvés sans vie dans une maison mobile de la place Rivest, à Lebel-sur-Quévillon.
La Sûreté du Québec (SQ) s’est rendue sur place vers 10 heures hier matin, après que deux personnes se sont présentées au poste de police de la localité de 2000 habitants, inquiètes de ne pas avoir de nouvelles de leurs parents.
Le corps policier aurait d’abord découvert Mme Désormeaux, qui célébrait la veille son 68e anniversaire, avec trois balles à la tête dans une mare de sang, indiquent des sources. Son conjoint a été trouvé dans une pièce adjacente. Il se serait enlevé la vie avec l’arme du crime, selon nos informations.
«Pourquoi? Pourquoi ça arrive? La réponse, on ne l’aura probablement jamais», a lancé le maire Guy Lafrenière, qui aurait bien connu Mme Désormeaux, avant d’être gagné par l’émotion lors d'une entrevue avec TVA Nouvelles.
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Similitudes
Si la thèse actuelle est confirmée, il s’agirait du troisième féminicide au Québec depuis le début de l’année. Les conjoints s’étaient également enlevé la vie après avoir passé à l’acte lors des deux précédents féminicides.
Le 18 février dernier, Patrizia Rao, 59 ans, et Frédérick-Lynn Blair, 63 ans, ont été retrouvés morts dans une résidence à Dunham, en Estrie.
Le lendemain, Maria Cristovao, 71 ans, et Joao Marques, 75 ans, étaient à leur tour retrouvés sans vie chez eux, à Laval.
«Si on est vraiment dans une situation de violence conjugale, on sait que ce sont des hommes qui veulent exercer un contrôle absolu sur leur conjointe», soutient Manon Monastesse, directrice générale de la Fédération des maisons d'hébergement pour femmes.
Elle précise par ailleurs que les infractions en contexte de violence conjugale dans la région du Nord-du-Québec seraient particulièrement élevées, notamment en raison des ressources d’aide qui sont étalées sur un grand territoire.
À pareille date l’an dernier, huit femmes avaient perdu la vie dans un contexte conjugal.
En avril 2021, Québec a investi 223 M$ pour lutter contre la violence faite aux femmes. Le ministre de la Justice, Simon Jolin-Barrette, a annoncé la semaine dernière un premier projet pilote du Tribunal spécialisé en matière de violence sexuelle et conjugale au palais de justice de Salaberry-de-Valleyfield.
-Avec Valérie Gonthier et Maxime Deland, Agence QMI
SI VOUS AVEZ BESOIN D’AIDE
SOS violence conjugale: 1 800 363-9010
LIGNE QUÉBÉCOISE DE PRÉVENTION DU SUICIDE
1-866-APPELLE (277-3553)