Un homme de 41 ans se noie après avoir secouru sa conjointe à Pointe-des-Cascades
Marianne Lafleur
Dans un geste «héroïque», un homme de 41 ans a été englouti par les eaux du fleuve Saint-Laurent après avoir sauvé sa conjointe de la noyade, samedi, en Montérégie.
«On se sent tous démolis et en miettes. On essaie de s’encourager en se disant qu’il est parti en héros», souffle Sylvie Bickley, la mère de Benoit Beaudin, bouleversée.
Selon les témoignages des proches, l’homme de Beauharnois et sa conjointe, Julie Rainville, tentaient de traverser une partie du fleuve Saint-Laurent à pied, en marchant sur les rochers qui relient Pointe-des-Cascades et la pointe du Buisson.

Lorsque l’eau est devenue plus profonde, Mme Rainville a perdu le repère des pierres sous ses pieds et a été emportée par le courant. M. Beaudin n’a pas hésité à se jeter à l’eau pour la secourir.
En se montrant calme et rassurant, il lui aurait tendu son sac à dos qui flottait pour l’aider à reprendre son souffle.
Grâce à ce geste, elle a pu atteindre un rocher et s’y agripper jusqu'à ce que des plaisanciers sur un ponton viennent la récupérer.
• Regardez aussi ce podcast vidéo tiré de l'émission de Alexandre Dubé, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :
Benoit Beaudin n'a pas eu cette chance.
Seule sa casquette flottait encore à la surface quand Mme Rainville a réalisé qu’il avait disparu.
«Il a attendu de voir si j’étais en sécurité. Mais il était tellement épuisé. Le courant était tellement fort», rapporte-t-elle, encore sous le choc.

Une escapade improvisée
La veille du drame, le couple avait quitté Beauharnois pour visiter un terrain situé à Saint-Benoît, un village de Mirabel où ils rêvaient d’installer une maison mobile.
Sans moyen de transport, le trajet du retour a été long et ils ont notamment pris un traversier et marché sur plusieurs kilomètres à la chaleur.
En chemin, Benoit Beaudin a appelé ses proches, partageant son enthousiasme d’avoir trouvé le terrain où ils pourraient s'établir.
Arrivé à Pointe-des-Cascades, il a convaincu sa conjointe de prendre un raccourci et qu’ils pourraient traverser le fleuve à pied, assurant que l’eau ne monterait pas plus haut que leurs cuisses. Le drame est alors survenu très rapidement.

«Un bad boy au cœur tendre»
Aventurier, amoureux de la nature et adepte de pêche, de motomarine et de bateau, Benoit Beaudin est décrit par ses proches comme un homme passionné, parfois irréfléchi, mais profondément bon.

«C’était mon p’tit bad boy», glisse sa mère, les yeux pleins d’eau.
«C’est moi qui aurais dû me noyer, ce n’est pas lui», lance sa conjointe, qui s’explique mal la tournure de l’événement.
«Une chose est sûre, il ne voulait pas que je meure là», conclut Mme Rainville, la voix brisée

Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?
Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.