L’ado qui aurait tenté de tuer son père risque une peine pour adulte
Maxime Deland | Agence QMI, Laurent Lavoie | Le Journal de Montréal
Une adolescente de 16 ans qui est accusée d’avoir tenté de poignarder à mort son père durant son sommeil, dimanche soir à Laval, s’expose à une peine de prison pour adulte en raison de la gravité du crime.
La jeune femme, qu’on ne peut identifier en raison de son âge, a comparu devant le juge Daniel Villeneuve en Chambre de la jeunesse, au palais de justice de Laval, lundi après-midi.
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Elle a formellement été accusée de tentative de meurtre et de voies de fait graves sur son père de 51 ans.
La Couronne, qui s’est opposée à sa remise en liberté, a déposé un avis ouvrant la porte à ce qu’une sentence pour adulte, donc plus sévère, soit imposée dans le cas d’un jugement de culpabilité.
À ce moment, toutes les sphères de la vie de l’accusée seraient évaluées, a expliqué, au sortir de l’audience, la procureure Marie-Ève Vautier. «Le but est de déterminer si le niveau de maturité est plus élevé qu’un adolescent normal», a-t-elle ajouté.
Rappelons que la violente attaque serait survenue un peu avant minuit dimanche dans une résidence du quartier Fabreville.
Selon nos informations, c’est le père lui-même, malgré ses importantes blessures, qui a trouvé la force d’alerter le 9-1-1.
Le quinquagénaire, qui a été transporté d’urgence à l’hôpital, ne serait pas en danger de mort à l’heure actuelle.
En quête de preuves
Personne d’autre ne se trouvait à l’intérieur de la maison au moment des faits, a-t-on également appris.
Une enquête a été ouverte, notamment pour tenter d’établir les raisons ayant mené à cette tentative de meurtre.
Les enquêteurs et les techniciens en identité judiciaire ont passé la scène de crime au peigne fin pendant de longues heures lundi pour tenter de trouver des éléments de preuves.
Ce branle-bas de combat policier a créé une onde de choc dans ce quartier situé dans le nord de l’Île Jésus.
L’ensemble des résidents rencontrés par Le Journal ont tous témoigné du calme qui règne habituellement sur leur rue.
«C’est plutôt tranquille ici, lâche Michel Lemay, un retraité. Je ne m’attendais vraiment pas à ça.»
«C’est peut-être un peu plus violent que c’était avant [dans les environs], mais jamais rien d’aussi grave», ajoute Kim, une mère de famille qui préfère taire son nom.
Discrets
Selon les documents consultés par Le Journal, l’homme de 51 ans et sa fille habitent le quartier depuis 2019.
Ils se faisaient relativement discrets auprès des autres voisins, font valoir les Lavallois interrogés.
Selon les autorités, il n’y a d’ailleurs jamais eu d’intervention policière dans cette résidence par le passé.
«C’est la première fois qu’il y a un événement [quelconque] avec cette famille-là», résume pour sa part Annie, ajoutant avoir aperçu la victime planter des fleurs sur son terrain quelques heures avant le drame.
-Avec Philippe Langlois, Bureau d’enquête