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L'article provient de TVA Nouvelles
Société

Un héros québécois de la Seconde Guerre mondiale est décédé à 101 ans

Héros de la Seconde Guerre mondiale, il était pilote dans l’Aviation royale canadienne

SHL
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Photo portrait de Catherine Bouchard

Catherine Bouchard

2025-04-22T19:30:00Z
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Un vétéran de la Seconde Guerre mondiale qui a connu un parcours hors du commun, tant dans sa carrière dans l’Aviation royale canadienne que dans sa vie après ce conflit armé, s’est éteint le 12 avril, à l’âge de 101 ans.

La vie du Lévisien Jean Cauchy semble tout droit sortie d’un roman qu’il est difficile d’interrompre avant la dernière ligne. Il s’était enrôlé dans l’Aviation royale canadienne en 1942, après le décès de son frère. Il n’avait que 18 ans.

En janvier 1945, le bombardier que pilotait M. Cauchy lors d’une mission en Allemagne a été abattu. L’équipage a dû s’en extirper en parachute.

Ses coéquipiers et lui ont ensuite été faits prisonniers par les Allemands, puis ont été libérés le mois de mai suivant.

Ce passage de sa vie, M. Cauchy l’a raconté de nombreuses fois avec une résilience remarquable.

Jean Cauchy, à l’époque où il était dans l’Aviation royale canadienne.
Jean Cauchy, à l’époque où il était dans l’Aviation royale canadienne. Photo fournie par Claude Miville

«Mon père, c’était un gars courageux. Il a travaillé fort. Les enfants, on ne le voyait pas souvent, c’est comme ça que ça se passait dans ce temps-là», raconte son fils, Louis Cauchy.

Pour compenser son absence, M. Cauchy avait acheté un chalet familial au lac Kénogami.

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«C’était une personne qui pensait à nous, même s’il ne nous voyait pas souvent», souligne-t-il.

Trouble de stress post-traumatique

Les gens qui ont connu M. Cauchy retiennent son sourire et sa gentillesse. Mais son fils nous le dépeint à une époque où il peinait à s’ouvrir.

«C’était un homme honnête, sincère et sévère», poursuit-il.

Jean Cauchy, dans le cadre d’un événement au Manège militaire de Lévis.
Jean Cauchy, dans le cadre d’un événement au Manège militaire de Lévis. Photo fournie par Pierre Duquet

Vivant forcément avec un trouble de stress post-traumatique, M. Cauchy a mis du temps avant de parler de «ce mal qui n’existait pas».

«Quand j’étais ado, je faisais des interrogatoires pour qu’il en parle, raconte Louis. Il était très angoissé. Quand j’avais 4 ans, mon père était assis et je me suis caché. Il pleurait. Ne me demandez pas pourquoi. Je le voyais qu’il était très angoissé. C’était sûrement un choc post-traumatique.»

M. Cauchy s’est mis à parler de ce pan de sa vie plus ouvertement vers l’âge de 75 ans, raconte son neveu Louis Couillard.

«Il y avait un programme qui encourageait les vétérans à parler de leur expérience. Ça l’a initié à montrer toute son histoire militaire et faire des présentations dans les écoles», souligne M. Couillard.

Photo fournie par Jean Cauchy, tirée du site du ministère de la Défense
Photo fournie par Jean Cauchy, tirée du site du ministère de la Défense

«Un charme irrésistible»

L’ancien ministre des Anciens Combattants, Steven Blaney, fut également très proche de M. Cauchy, à un tel point qu’il a pu aller à son chevet lui faire ses adieux.

«Je me sens très privilégié de ça», raconte-t-il, parlant d’un homme «attachant, avec un charme irrésistible».

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De ses nombreuses discussions avec le vétéran, il retient une anecdote qui résonne particulièrement dans le contexte politique actuel.

«Sa sœur, Louise, n’avait pas les mêmes opinions politiques. Il lui avait dit: “Je ne partage pas tes opinions politiques, mais je suis prêt à donner ma vie pour que tu puisses les défendre.” C’est la plus grande leçon de démocratie et de courage que je n’ai jamais vue. Jean Cauchy, c’était ça», termine M. Blaney.

La Ville de Lévis souhaite honorer la mémoire de M. Cauchy.

Un héros polyvalent, impliqué et reconnu

  • Décoré de dix médailles militaires, de la médaille de la Confédération et de la médaille de la reine;
  • Impliqué dans la filiale 12 de la Légion royale canadienne;
  • Après sa carrière dans l’aviation, il a travaillé chez Gagnon & frères, à Chicoutimi, pour la compagnie Paquet, puis au chantier maritime Davie;
  • Il a été conseiller municipal de la Ville de Lévis pendant deux mandats de quatre ans, de 1969 à 1977;
  • Il a reçu la médaille de l’Assemblée nationale en 2009;
  • Il a été directeur général du groupe les Cœurs battants, qui promeut la santé physique des anciens combattants;
  • Il a été bénévole pour la Croix-Rouge;
  • Il a participé à de nombreuses campagnes du coquelicot, à des activités de la Semaine des anciens combattants, et il a été maître de cérémonie dans le cadre d’activités annuelles liées au jour du Souvenir.
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