Un guide de pêche échappe de justesse à une attaque de requin dans la Baie-des-Chaleurs

Une rencontre inquiétante entre un guide de pêche sportive et un imposant requin a semé l'émoi mardi à Carleton, en Gaspésie. 

Bien que la présence de requins dans la Baie-des-Chaleurs soit connue depuis longtemps, cet incident ravive les préoccupations concernant la sécurité des activités nautiques dans la région.

Eugène Perkison pratiquait son métier de guide de pêche sportive lorsqu'il s'est retrouvé nez à nez avec le prédateur marin qui a surgit des profondeurs pour s'emparer d'un maquereau qu'il venait de pêcher.

«Ce n'est pas moi qu'il attaquait. Il voulait le poisson en détresse sur ma ligne. Quand je m'apprêtais à décrocher la prise, je l'ai vu décoller, monter et frapper le bateau juste au ras de ma main», a raconté l’homme encore secoué par l'incident.

Le guide estime la taille du requin à environ douze pieds de long.

«Je peux vous dire que ça a de terribles dents et de grands yeux. C'est ça qui m'a le plus marqué.»

Entre peur collective et réalité scientifique

L'histoire s'est rapidement propagée sur les réseaux sociaux, provoquant diverses réactions parmi les résidents et les touristes. Certains expriment des inquiétudes légitimes tandis que d'autres relativisent le danger.

«S'ils sont capables d'attraper du phoque, ils sont sûrement en mesure d'attraper une jambe de quelqu'un», s'inquiète un résident.

«Un moment donné, si on a peur que le ciel nous tombe sur la tête. À ce moment-là, on a peur de n'importe quoi», tempère un autre.

Sandra Gauthier, directrice d'Explorer, rappelle que «la seule façon d'éliminer complètement les risques, c'est de rester sur la côte». Une prudence que partagent plusieurs experts.

• Écoutez aussi cet épisode balado tiré de l'émission de Isabelle Perron, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

Adaptation pour les activités nautiques

Cet événement soulève des questions sur l'adaptation des pratiques nautiques dans la région.

Laurent-David Beaulieu, président d'Écovoile Baie-des-Chaleurs, se veut rassurant.

«C'est une nouvelle réalité, et on va s'habituer à travailler avec ça. On va s'assurer de pouvoir amener tout le monde dans l'eau quand même pour qu'ils apprennent et aient du plaisir en toute sécurité.»

Conseils de prudence

Plusieurs biologistes consultés confirment que l'humain ne fait pas partie de l'alimentation naturelle du requin.

Ils recommandent toutefois d'éviter de nager à proximité des populations de phoques, proies favorites de ces prédateurs marins.

Bien qu'impossible à confirmer, la présence d'un grand requin blanc est suspectée, attiré par les ressources halieutiques abondantes dans ces eaux.

Quant à Eugène Perkison, il garde son sens de l'humour malgré la frayeur.

• Écoutez aussi cet épisode balado tiré de l'émission de Mario Dumont, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

«C'est arrivé une fois. C'est certain que je ne me déguiserai pas en phoque pour me promener dans l'eau par contre», plaisante-t-il.

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