Bonis chez Loto-Québec: un geste «scandaleux» et «indécent»

Jean-Michel Genois Gagnon | Journal de Montréal
Québec solidaire et le Parti québécois demandent à Loto-Québec de renoncer à l’idée de verser des bonis à leurs dirigeants cette année. Un geste qui serait «scandaleux» et «indécent», alors que plus de 2000 salariés de la société d’État ont été sur le chômage durant des mois.
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«Les sociétés d'État doivent être exemplaires, il en va de la confiance du public envers nos institutions», a indiqué la responsable en matière d’économie chez Québec solidaire, Ruba Ghazal, invitant le gouvernement Legault à prendre position et agir dans ce dossier.
«C'est totalement indécent [...]. Je m'attends à ce qu'un gouvernement de comptables comme celui de la CAQ intervienne pour corriger cette mauvaise gestion de l'État», a répondu pour sa part Sylvain Gaudreault, porte-parole péquiste en matière de travail et de trésor.
Vendredi, Le Journal a rapporté que Loto-Québec n’écartait toujours pas la possibilité de verser des millions de dollars en primes à ses cadres pour l’exercice financier 2021-2022. Cette possibilité choque plusieurs employés.
Au printemps dernier, l’ex-présidente de la société d’État, Lynne Roiter, avait pourtant évoqué l’idée d’amputer de nouveau la rémunération incitative pour l’exercice en cours. Loto-Québec affirme, aujourd’hui, que cette décision sera prise qu’à la fin de l’année financière.
«Que les compagnies privées qui reçoivent des subventions fassent ça c’est déjà indécent, mais qu'une société d’État le fasse, c’est tout simplement scandaleux», a souligné Mme Ghazal.
M. Gaudreault est d’avis «qu’un peu de sobriété serait de mise en ces temps où des PME doivent fermer».
Environ cinq mois
Rappelons qu’en raison des impacts de la pandémie, les casinos et les salons de jeux ont été fermés durant près de cinq mois depuis avril 2021.
L’année précédente, Loto-Québec avait annoncé à mi-année financière l’annulation des primes pour ses cadres.
Le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), qui est notamment responsable des croupiers, a préféré ne pas réagir, soulignant qu’il était présentement en négociation pour renouveler la convention collective.