«Un p’tit gars de Laval», soit le fils de Felipe Alou, entraîne les Yankees de New York


Benoît Rioux
TORONTO | Les yeux de Luis Rojas se sont illuminés quand on l’a informé que l’on connaissait plutôt bien son père, Felipe Alou, et, surtout, qu’on venait de Montréal.
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Maintenant entraîneur au troisième coussin chez les Yankees de New York, Rojas, 43 ans, finissait de lancer la balle avec son propre enfant durant l’avant-match quand on l’a accroché pour une petite entrevue. Touchante rencontre avec le fils et le petit-fils de Felipe Alou, ancien gérant des Expos, sur le terrain du Rogers Centre, à Toronto.
«Montréal aura toujours une place spéciale dans mes souvenirs et [dans] ma propre histoire avec le baseball, a confié Rojas. Je sens encore une connexion avec cette ville. J’aimerais y retourner si quelque chose se passe un jour. Il y a parfois des rumeurs pour un retour du baseball majeur là-bas. On ne sait jamais.»
Pour mettre en contexte, rappelons d’abord que le véritable nom de Felipe Alou est Felipe Rojas Alou. C’est au moment de quitter la République dominicaine pour débarquer aux États-Unis, dans les années 1950, qu’on lui a attribué le nom de famille Alou, soit celui de sa maman.
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Dans le quartier Saint-François
Luis Rojas a lui-même grandi surtout en République dominicaine avec sa propre mère, mais il voyageait souvent pour visiter son père, là où il était entraîneur. Ce fut le cas dans les ligues mineures, par exemple à West Palm Beach, puis à Montréal, quand Felipe est devenu gérant dans le baseball majeur, en mai 1992.
Luis n’avait que 10 ans quand son père a été nommé à la barre des Expos. Il a d’ailleurs séjourné, pendant quelques étés, dans le quartier Saint-François, à Laval.
«J’ai passé du temps précieux à Montréal, découvrant l’atmosphère des ligues majeures avec mon père, se souvient-il. Je suis très reconnaissant d’avoir vécu ça comme enfant avec Felipe et sa femme, Lucie. J’ai même joué au baseball mineur pour l’équipe de Saint-François au début de mon adolescence et ce sont de bons souvenirs, même si mes coéquipiers parlaient aussi beaucoup de hockey.»
Un partisan de Larry Walker
Dans le cas de Luis Rojas, il était évidemment un grand partisan de baseball et des Expos.
«Plus jeune, mon joueur préféré a été Tim Wallach, puis plus tard, j’aimais beaucoup Larry Walker», a-t-il noté.
«Je détestais les Braves et les Pirates», ajoute par ailleurs le Dominicain en riant.
Une connexion grâce à Moises
Rojas se souvient à quel point, dans les années 1990, les Expos comptaient sur plusieurs jeunes joueurs talentueux, à commencer par son demi-frère Moises Alou, de 15 ans son aîné.
«J’avais une bonne connexion avec les joueurs, car en plus de mon père, il y avait mon frère Moises qui jouait aussi, vient-il justement préciser. J’avais la chance d’être autour de l’équipe et de voir la routine de certains joueurs. J’ai beaucoup appris de cette époque-là.»
«Aujourd’hui, je serais simplement heureux d’assister à nouveau à un match de baseball à Montréal, conclut Rojas. Je me souviens à quel point les partisans supportaient leur équipe dans cette ville.»
La relève semble assurée dans la famille de Felipe Alou
TORONTO | Luis Rojas était tout sourire au moment de préciser le nom complet de son fils de 12 ans: Luis Felipe Rojas.
«Comme son grand-père, Luis Felipe adore le baseball», a par ailleurs informé l’instructeur des Yankees, expliquant que le prénom de son père, Felipe Alou, devait naturellement faire partie de celui de son garçon.
«Il aimerait être le prochain membre de la famille Alou Rojas dans les ligues majeures, a-t-il poursuivi. Il est en amour avec ce sport. Donc tout est possible!»
Pour l’avoir vu ensuite attraper des roulants et des ballons frappés par son père, on confirme que le jeune Luis Felipe a un excellent potentiel.
Une grande organisation
Comme ce fut le cas pour Luis à Montréal dans les années 1990, son fils a le privilège de graviter, dès un jeune âge, autour d’une équipe professionnelle.
«C’est ma quatrième saison avec les Yankees et j’adore ça, a par ailleurs noté Rojas, à propos de sa propre carrière. C’est une grande organisation avec beaucoup d’histoire et ça vient avec des responsabilités en raison de tous les accomplissements de l’équipe au fil des ans.»

«En portant cet uniforme à tous les jours, tu dois te préparer et être à ton meilleur, a poursuivi celui qui est aussi responsable du jeu défensif des voltigeurs. Nous avons un gérant fantastique, avec Aaron Boone, et d’excellents joueurs, à commencer par Aaron Judge, évidemment. Je suis excité et choyé de faire partie des Yankees.»
Avant de se joindre aux Yankees, Rojas a notamment été le gérant des Mets de New York, en 2020 et 2021.
Son affection pour Lucie
À propos de l’ancien gérant des Expos, Felipe connaît certains ennuis de santé, mais il continue de sourire à la vie auprès de son épouse, Lucie Gagnon. En plus du grand respect qu’il voue à son père, Rojas mentionne d’ailleurs à quel point il aime sa belle-mère, Lucie.

«Lucie est une femme magnifique, une personne extraordinaire que nous aimons tous, a-t-il indiqué, avec beaucoup d’affection. Elle prend soin de papa et elle a toujours été bonne pour nous. Lucie m’a aussi donné deux autres membres de ma famille, soit ma sœur Valérie et mon frère Felipe junior, qui sont d’extraordinaires personnes.»
«On ne se voit pas très souvent, malheureusement, mais c’est comme ça quand on vit dans le baseball professionnel, a conclu Rojas. Nous sommes une belle famille, qui est simplement heureuse d’être dans le monde du baseball.»
Parlez-en au jeune Luis Felipe Rojas!