Un G7 sous haute tension: Donald Trump met les pieds au Canada pour la première fois depuis qu'il a commencé à nous menacer d'annexion économique


Guillaume St-Pierre – analyse
OTTAWA | L’ironie veut que ce soit en Alberta que Donald Trump a mis le pied au Canada pour la première fois depuis qu’il a commencé à nous menacer de nous annexer par la force économique.
C’était en décembre que Trump nous a menacés publiquement pour la première fois, avec une photo générée par l’intelligence artificielle de lui fixant une chaîne de montagnes, à côté d’un drapeau canadien géant.
Il aura l’occasion d’observer en personne la beauté des Rocheuses canadiennes, où se déroule sur deux jours le sommet du G7.
Espérons que le charme des lieux ne lui donnera pas des idées...
Négos secrètes
Si de l’eau a coulé sous les ponts depuis, le président n’a pas complètement cessé de nous menacer et ses tarifs sont toujours en place.
Mark Carney souhaite d’ailleurs profiter de la présence en personne de Donald Trump pour amorcer un blitz de négociations pour mettre fin à la guerre tarifaire.
Le premier ministre n’a pas l’intention de perdre de temps. Une rencontre doit avoir lieu lundi autour de 9h entre Donald Trump et Mark Carney.
Les deux leaders négocient personnellement dans le plus grand des secrets une entente dont les modalités demeurent mystérieuses.
Du côté canadien, l’abolition complète des droits de douane constitue l’objectif ultime.
Pour le reste, les demandes américaines ainsi que les propositions canadiennes demeurent floues.
L’annonce d’un accord durant le G7, dans les prochains jours, serait toutefois dans le domaine du possible. À Ottawa, on navigue entre optimisme et prudence, tout en cachant bien son jeu.
Une question fondamentale demeure: quelle serait la valeur de la parole de Donald Trump, qui n’hésite pas à réécrire les règles à sa guise?
Même des tribunaux américains jugent illégaux ses tarifs.
S’il est question de la souveraineté canadienne, le meilleur allié de Mark Carney pourrait bien être Emmanuel Macron. Le président français a fait halte au Groenland en route vers Kananaskis, et il n’a pas mâché ses mots.
«Je viens dire la solidarité de la France et de l’Union européenne pour la souveraineté et l’intégrité territoriale de ce territoire», a-t-il lancé en référence aux volontés annexionnistes de Trump au sujet du Groenland, qui appartient au Danemark.
Discussions tendues
C’est dans un contexte explosif que Mark Carney fait ses premiers pas sur la scène internationale, avec, en plus des menaces d’annexion de Trump et d’une guerre commerciale mondiale, un conflit au Moyen-Orient qui met la planète sur le qui-vive.
La guerre ouverte entre Israël et l’Iran risque de chambouler les discussions qui s’annoncent déjà tendues entre les leaders des sept économies les plus développées de la planète.
Pour alléger l’atmosphère, la chanteuse québécoise Charlotte Cardin offrira une prestation devant les leaders du G7 lundi soir, soit le Canada, les États-Unis, la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne, le Japon et l’Italie.