«Coupez !»: un faux film de zombies
Michel Hazanavicius signe une comédie d’horreur délirante


Maxime Demers
Avec Coupez !, sa nouvelle comédie présentée en ouverture du Festival de Cannes en mai dernier, le cinéaste français Michel Hazanavicius (The Artist) rend hommage au cinéma et à ses artisans en nous plongeant dans les coulisses du tournage d’un film de zombies où rien ne se passe comme prévu.
Cinéaste sans envergure, Rémi (Romain Duris) reçoit le mandat de réaliser une adaptation française d’un film de zombies japonais. Le hic, c’est que le long métrage doit être tourné en seul plan-séquence et diffusé en direct sur la plateforme de diffusion en ligne qui finance le projet. Malgré l’enthousiasme débordant de Rémi, le tournage tournera vite à la catastrophe.

« Coupez !, c’est un film de zombies où les spectateurs vont avoir peur, mais pas des zombies ! Pendant les 30 premières minutes, les gens vont surtout avoir peur que ça dure une heure et demie comme ça ! » lance en riant Michel Hazanavicius, de passage mardi à Montréal pour présenter sa nouvelle œuvre.
Car la première partie de Coupez ! nous montre en quelque sorte le résultat final, c’est-à-dire le faux film (raté) qu’a tourné en direct Rémi avec sa bande de techniciens blasés et d’acteurs peu motivés par le projet. La comédie de Michel Hazanavicius prend tout son sens dans les deuxième et troisième actes, qui reviennent en arrière pour relater la préparation et le tournage du faux long métrage.
« C’était un peu un pari d’amorcer mon film de cette façon, concède le cinéaste. Mais au final, je pense que le résultat est très satisfaisant. C’est un film où on passe de la colère au rire, et on finit avec une vraie émotion. »
« Une microsociété »
Même si Coupez ! se veut une adaptation « très fidèle » d’un film japonais intitulé Ne coupez pas, Michel Hazanavicius dit avoir beaucoup puisé dans ses expériences personnelles pour écrire le scénario du long métrage.
« Ça fait plus de 30 ans que je travaille dans ce domaine. J’en ai vu des phénomènes, et pas seulement chez les acteurs », confie le cinéaste qui a remporté cinq Oscars – dont celui du meilleur film – en 2012 pour The Artist.
« Un plateau de tournage, c’est une micro-société. On y trouve des gens qui ont une mission, celle de faire un film dans un temps donné et en n’ayant souvent pas assez d’argent. Quand on fait un film, on a toujours l’impression de déplacer une montagne. Les spectateurs sont habitués à voir les films d’un côté, qui est celui de la salle. Mais derrière le tournage d’un film, il y a toujours une aventure humaine et une dimension d’exploit d’avoir réussi à le faire, même quand il est raté ! »
- Le film Coupez ! prend l’affiche vendredi.