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L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

Un fabriquant d'armes artisanales devra rester en prison

Tobie Laurin Lépine (en mortaise) avait transformé son logement en atelier de fabrication d'armes à feu
Tobie Laurin Lépine (en mortaise) avait transformé son logement en atelier de fabrication d'armes à feu Photos Guillaume St-Pierre et tirée de Facebook
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Zoé Arcand

2025-05-26T04:00:00Z
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Un Gatinois condamné pour avoir fabriqué des armes à feu avec des imprimantes 3D devra demeurer en taule en raison de son attitude et de son risque pour la société.

«Considérant notamment la gravité très élevée des délits, et votre propension à vous gouverner selon vos propres préceptes, [...] le risque que vous présenteriez en collectivité est inacceptable», a récemment tranché la Commission des libérations conditionnelles du Québec (CLCQ).

Atelier d’armes artisanales

Tobie Laurin Lépine a écopé en février 2024 de 6 ans d’incarcération pour avoir mis sur pied un impressionnant atelier de fabrication d’armes artisanales illicites dans sa maison de la rue Hétu, à Gatineau.

Les agents de la Sûreté du Québec ont perquisitionné son domicile en 2021 et trouvé plusieurs armes à feu à autorisation restreinte. De l’équipement pour assembler et fabriquer des armes à feu avait aussi été saisi.

Lors des procédures judiciaires, l’homme de 37 ans a affirmé être «un anarchiste impliqué dans le militantisme», tout en rassurant la cour en disant avoir entamé ce projet afin de se protéger, sans vouloir s’attaquer à qui que ce soit.

«Ses propos ne comportent pas de menaces envers les institutions ou les dirigeants, seulement des insultes», avait concédé la juge Anouk Desaulniers, qui lui avait quand même infligé une lourde peine.

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En raison de sa longue détention provisoire, il lui restait à l’époque moins de deux ans à purger dans un établissement provincial.

Attitude revendicatrice

Au moment de son audience devant la CQLC, il a été affirmé que Laurin Lépine «reconnaissait les faits» qui lui avaient valu sa condamnation, et que sa pensée «à l’américaine» en ce qui a trait aux armes à feu avait évolué.

Mais le parcours en détention n’a pas été de tout repos, marqué par une attitude «revendicatrice» et par des tensions avec des agents correctionnels, a souligné la Commission.

L’homme «aux multiples talents, mais manipulateur», selon la juge qui l’a condamné, a été suspendu du programme scolaire en prison puisqu’il séchait répétitivement les cours.

Au moment de lui refuser sa libération conditionnelle, la Commission a rappelé qu’il tenait «depuis plusieurs années des propos en opposition avec ceux des autorités étatiques».

Contestation

Le refus d’accorder au fabricant d’armes illicites une libération conditionnelle ne lui a manifestement pas plu, puisqu’il a rapidement contesté la décision.

Rejetant en bloc des faits retenus par la Commission, celui qui a une «tendance à la rigidité de pensée» et entretient des «philosophies anticonformistes» a reproché à la CQLC de faire référence à des propos qu’il avait lui-même tenus ou confirmés.

Laurin Lépine est allé jusqu’à remettre en question la preuve retenue contre lui, alors que la juge l’avait pourtant qualifiée «d’accablante».

Il devra ainsi demeurer derrière les barreaux jusqu’à nouvel ordre puisque sa réhabilitation, bien que «correctement amorcée», n’a pas suffisamment évolué pour envisager un retour en collectivité.

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