Un ex-enseignant du secondaire qui avait joué à une version sexuelle de « vérité ou conséquence » avec des élèves il y a des décennies a été rattrapé par la justice, qui l’a déclaré coupable de crimes sexuels.

« Bien qu’on ne puisse pas ignorer qu’il enseignait entre autres l’éducation sexuelle, il a clairement outrepassé ses fonctions. [Les crimes] ont été posés alors qu’il était une personne en lien d’autorité », a commenté la juge Guylaine Rivest en déclarant coupable Robert Charpentier mardi au palais de justice de Montréal.

L’ex-enseignant de 75 ans est resté impassible face à ce verdict, pour des gestes qui remontent aux années 80 et 90.

À l’époque, Charpentier enseignait l’anglais dans une école secondaire de Montréal. Il était aussi professeur de moralité et de religion, avec un volet concernant l’éducation sexuelle.

Or, l’enseignant avait pris l’habitude d’inviter des élèves chez lui. C’est dans ce cadre qu’il a fait une première victime, qu’il avait invitée avec un autre garçon. 

Sur place, Charpentier leur a alors fait jouer à « vérité ou conséquence », avec une gradation qui a mené la victime à exécuter un défi de nature sexuelle.

« Ce qui se passe dans le sous-sol doit rester dans le sous-sol », avait dit Charpentier à ses élèves.

Charpentier aurait récidivé une décennie plus tard, sur un autre étudiant. Encore une fois, il avait incité le jeune à jouer à son jeu de prédilection.

La juge ne l’a pas cru

Lors du procès, Charpentier avait nié tout acte indécent, sortant toutes sortes d’excuses pour bien paraître et clamer son innocence, mais sans succès. 

Sa version n’a pas été retenue, contrairement à celles des victimes. Il a ainsi été déclaré coupable de grossière indécence et d’incitation à des contacts sexuels.

« C’était vraiment important par les deux victimes », s’est réjouie Me Anna Levin de la Couronne.

La procureure a d’ailleurs profité de l’occasion pour rappeler à toutes les personnes qui ont été victimes d’un crime à dénoncer, même si le temps s’est écoulé.

« Il n’est jamais trop tard, la justice est là, a-t-elle dit. Ici, il n’y avait que leurs témoignages [au soutien de la preuve] et après tout ce temps, elles ont été crues. »

Charpentier reviendra à la cour le mois prochain, afin de fixer une date pour les plaidoiries sur la peine.