Publicité
L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

Un ex-camionneur sur la route de la prison

Il avait fauché un homme alors qu’il était intoxiqué et au téléphone

Frédéric Papillon se dirigeait dans la salle de cour pour entendre les observations sur sa peine, le 15 septembre dernier, au palais de justice de Saint-Jérôme.
Frédéric Papillon se dirigeait dans la salle de cour pour entendre les observations sur sa peine, le 15 septembre dernier, au palais de justice de Saint-Jérôme. Photo Jonathan Tremblay
Partager
Photo portrait de Jonathan Tremblay

Jonathan Tremblay

2022-10-22T01:57:53Z
Partager

Un chauffard qui a frappé mortellement un motocycliste sous les yeux de son épouse, alors qu’il avait bu et manipulait son cellulaire, a écopé d’une sentence de 3 ans et demi de prison. 

« Le tribunal considère qu’il s’agit d’une peine appropriée pour rencontrer les objectifs de dénonciation et de dissuasion », a lancé vendredi la juge Kathlyn Gauthier, après avoir prononcé la peine de Frédéric Papillon, au palais de justice de Saint-Jérôme.

L’ex-camionneur de 51 ans avait préalablement plaidé coupable de conduite avec un taux d’alcool dans le sang supérieur à la limite légale et ayant causé la mort de Marcel Aubry, le 1er août 2020.

La victime Marcel Aubry
La victime Marcel Aubry Photo tirée de Dignity Memorial

Ce jour-là, la victime de 52 ans profitait d’une belle journée pour se balader en moto avec son épouse. Ils soulignaient ensemble la fête de cette dernière, sur la route 335, à Saint-Calixte, dans Lanaudière.

Vers 14 h 45, Papillon circulait en sens opposé à bord d’une voiture de marque Mazda, quand il a dévié dans la voie inverse. 

Il a percuté de plein fouet le motocycliste, qui n’a pas survécu.

Huit appels

Sur place, le chauffard sous le choc répétait : « C’est ma faute. »

Publicité

Après avoir consommé toute la nuit, Papillon avait bu deux autres boissons alcoolisées avant de prendre le volant. Sans surprise, il a échoué à l’alcootest. 

Une analyse de son cellulaire a aussi permis de démontrer qu’il avait pris part à huit appels dans les minutes précédant l’impact.

D’après la preuve, il n’utilisait pas un système « mains libres » dans son véhicule.

Il échangeait alors au sujet de ses relations familiales tendues et ses démêlés judiciaires, tout en frappant sur le tableau de bord.

« À cause de mes excès de rage, j’ai mal tenu le volant », aurait admis Papillon à un intervenant. 

Il reconnaît aussi que les appels ont contribué à l’accident et constituaient une distraction, a dit la juge. 

Celle-ci a souligné le laxisme, la témérité et la grande irresponsabilité de Papillon.

Dans le mois précédent, le drame, l’ex-camionneur avait écopé de deux contraventions pour excès de vitesse.

La poursuite s’est réjouie de la peine, qui se situe dans la moyenne des décisions rendues en pareilles circonstances.

« C’est un jugement qui était clair, on devait dénoncer ce fléau au Canada », a commenté Me Juliette Gauthier-Soucy.

Vies gâchées

Selon la procureure de la Couronne, l’épouse de la victime est soulagée que le dossier se termine, et semblait satisfaite.

Dans une lettre adressée à la cour, Papillon a confié avoir gâché le reste de sa vie et celle des proches de M. Aubry.

À sa sortie de prison, il lui sera interdit de conduire pour une période de 4 ans, « afin de protéger la société », a précisé la magistrate Gauthier.

« Bonne chance, monsieur », a-t-elle souhaité à l’homme qui semblait nerveux, vendredi, avant de quitter la salle avec sa valise.

Vous avez un scoop à nous transmettre?

Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?

Vous avez un scoop qui pourrait intéresser nos lecteurs?

Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.

Publicité
Publicité