Un étudiant en droit de l’Université Laval et un jeune homme d’Amos ont vécu de grandes émotions


Jean-François Racine
Un étudiant en droit de l’Université Laval et un jeune homme d’Amos ont vécu de grandes émotions devant une foule conquise à l’avance.
Dès le début de l’épreuve, la stratégie de l’équipe canadienne, une formation invitée, était de permettre à ses jeunes recrues de gagner de l’expérience en participant à l’échappée du jour. Comme à l’habitude, les deux athlètes espoirs ont profité d’un soutien unique.
Vêtus de l’unifolié, Philippe Jacob, de Granby, et Félix Bouchard, qui habite le Vieux-Québec, ont pigé la bonne carte en passant à l’attaque dès les premières minutes.
Devant les siens, ils ont ainsi animé une bonne partie de l’épreuve. En tête de course, leur groupe de quatre a même creusé l’écart jusqu’à plus de six minutes avant de voir le peloton réagir derrière.
Encore souriant
Quelques instants après la fin du Grand Prix, le longiligne Bouchard était tout souriant, sans avoir trop souffert de sa promenade de plus de 200 kilomètres.
«C’était une journée incroyable. On ne pouvait pas espérer mieux. Je suis fatigué et on va manger un bon souper!» a avoué candidement l’excellent grimpeur.
Malgré l’effort, les souvenirs resteront bien ancrés dans sa mémoire.
«On le vit la tête dans le guidon. Avec la souffrance, il faut prendre ça tour par tour. Avec la foule de son côté, c’est vraiment électrisant. Je vais décompresser et je vais le réaliser la semaine prochaine et le mois prochain tout ce que j’ai retiré de cette expérience», a mentionné Bouchard.
«Ce sont mes routes d’entraînement et je suis natif du quartier. Je connais chaque craque, chaque trou et c’est vraiment spécial. Habituellement, je suis un peu anonyme au milieu des voitures!»
Les deux Québécois Jacob et Bouchard étaient accompagnés par l’Italien Luca Vergallito (Alpecin) et le Polonais Filip Maciejuk (Red Bull).
Jacob, 22 ans, a choisi de faire une croix sur une carrière en cyclisme pour privilégier d’abord ses études en génie mécanique, mais son niveau lui permet toujours de suivre les meilleurs au monde.
Satisfait
Après dix tours, il a toutefois commencé à souffrir, se trouvant alors au point de rupture. Chassant le mal, il a bien tenté de poursuivre l’aventure, mais des crampes devant le Château Frontenac l’ont empêché de continuer avec 85 km à faire.
Un premier mouvement orchestré par Tim Wellens et UAE a ensuite lancé la véritable course.
Originaire d’Amos, Jérôme Gauthier a terminé au 101e rang, à un peu plus de huit minutes du vainqueur. En dehors de ce résultat peu significatif, le fait de terminer l’épreuve représente un réel accomplissement dans son cas.
La marque des 200 kilomètres n’est pas évidente à franchir pour la relève québécoise. Satisfait de sa journée, Gauthier n’avait pas à rougir, au contraire.
«C’était dur, mais je m’y attendais. Je me suis juste accroché le plus longtemps possible. Je suis quand même content. On apprécie vraiment et on en profite chaque tour, même si ça fait mal», a-t-il affirmé devant une belle délégation venue de l’Abitibi pour l’encourager.