Un enfant mort de la rougeole, en 2024, au Canada: malaise!

La semaine dernière, un enfant de 5 ans est décédé de la rougeole à Hamilton. Il s’agit du premier décès lié à cette maladie depuis que l’Ontario compile ces statistiques en 1989. En fait, pendant plusieurs années, non seulement nous ne déplorions pas de décès, mais on ne retrouvait presque plus de cas de rougeole au Canada. 

Pendant une longue période, les experts en pédiatrie et en santé publique plaçaient la rougeole sur une liste de maladies éradiquées du pays. Entendons-nous sur la définition de «éradiquée»: la maladie existe toujours sur terre, elle peut rentrer accidentellement chez nous par un voyageur ou un nouvel arrivant non vacciné. Mais elle ne circule plus dans le pays.

Ce n’est plus vrai. La rougeole a refait son apparition ces dernières années. Au-delà du décès survenu en Ontario, quatre autres enfants ont dû être hospitalisés pour des complications graves de la même maladie. Ils pourraient en garder des séquelles.

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Pas vacciné

Évidemment, l’enfant décédé n’était pas vacciné. Ce qui est de plus en plus fréquent, en particulier depuis la pandémie. Les chiffres sont carrément décourageants. Les autorités ontariennes affirment que pour les enfants de Toronto, les taux de vaccination ont été coupés de moitié pendant la pandémie.

Au Québec, la santé publique a sonné l'alarme ce printemps. Seulement 7% de nos écoles présentent le taux de vaccination de 95%, le taux suffisant pour conférer l’immunité collective. À Montréal, ce taux n’est atteint que dans deux écoles. Dans Laval et les Laurentides, pas une seule école ne présente le niveau de vaccination requis.

La directrice de santé publique à Montréal a avoué que le taux de vaccination se retrouve même sous la barre 50% dans certaines écoles de la métropole. D’ailleurs, ce printemps, on a rapporté des cas de rougeole à répétition. Depuis le début de l’année, 51 cas de rougeole ont été répertoriés au Québec. Ce n’est qu’une question de temps: nous aurons un mort ici aussi.

Quel recul!

Le vaccin a constitué une avancée majeure de la science médicale, bien sûr. Mais c’est plus que cela. La baisse de la mortalité infantile qui s’en est suivie et l’éradication de plusieurs maladies aux conséquences graves a représenté un véritable progrès civilisationnel.

Voir réapparaître des maladies dont on s’était débarrassés, ce n’est pas seulement un enjeu de santé. Il s’agit d’un recul de civilisation, rien de moins. Collectivement, il faut en avoir honte. Comme il faut avoir honte que ce garçon de 5 ans soit mort.

Il y a un coût énorme à laisser réapparaître des maladies graves dans la population. La rubéole, la variole, la poliomyélite... quelles sont les autres maladies qui vont faire leur retour sans vaccination?

La pandémie a amené une vague folle de désinformation. Toutes les formes de vaccin y ont passé. Il y a une urgente corvée d’éducation à faire.