Un enfant de quatre ans se noie à Québec

Un garçon de quatre ans a perdu la vie dans une piscine résidentielle, dans la soirée de samedi, à Québec. Il s’agit déjà d’une 28^e noyade dans la province en 2023, soit six de plus que l’année dernière à pareille date. 

Une soirée festive aurait pris une tournure tragique pour une famille de la rue Albert-Trudel, à Loretteville, alors que l'enfant a été retrouvé dans la piscine familiale vers 21h30. 

À leur arrivée sur place, les membres du Service de police de la Ville de Québec (SPVQ) ont procédé aux manœuvres de réanimation avant que l'enfant ne soit transporté dans un centre hospitalier. Son décès a finalement été constaté à l’hôpital. 

Les enquêteurs de l’unité des crimes graves ainsi que des techniciens de l’unité d’identification judiciaire se sont rendus sur place pour faire la lumière sur les événements.

Circonstances mystérieuses

La météo était loin d’être clémente lorsque le décès de l'enfant est survenu. Il faisait environ 12 degrés et une pluie battante s’est abattue sur Québec pendant une bonne partie de la soirée. 

D’après le SPVQ, «aucun élément ne porte à croire que l’équipement et la disposition de la piscine n’était pas conforme» au nouveau Règlement sur la sécurité des piscines résidentielles du gouvernement du Québec.

Onde de choc

Le calme plat régnait dans le voisinage au lendemain des tristes évènements. Plusieurs personnes qui habitent dans le secteur ont été abasourdies en apprenant la mauvaise nouvelle, tard hier soir ou tôt ce matin.

«Ça fait pas longtemps que je suis ici et je ne les connaissais pas vraiment, mais, peu importe, c’est toujours triste quand un enfant perd la vie», dit un résident de la rue Albert-Trudel.

Une dame rencontrée à son retour de l’épicerie sur la rue Pélisson affirme qu’elle ne «peut pas imaginer la douleur» que la perte d’un enfant peut provoquer pour des parents. 

Prévention

Le directeur général de la Société de sauvetage, Raynald Hawkins, tient à rappeler que la noyade chez les enfants se produit le plus souvent à l’insu des parents et ne prend environ que 20 secondes.

Selon ce qu’a pu constater Le Journal, différents objets flottaient toujours dans la piscine au lendemain du drame. Une situation que M. Hawkins déplore puisqu’elle augmente les risques.

«Quand elle ne sert pas, il faut rendre la piscine la moins attirante possible pour un enfant en retirant ce qui s’y trouve, conclut-il. Parfois, la jeune victime voulait simplement aller chercher un jouet qui est resté sur l’eau et n’avait même pas l’intention de se baigner.»

Sauvetage in extremis

Le bilan aurait pu être encore plus lourd à Québec cette fin de semaine, alors qu’une passante a sauvé une adolescente de 14 ans de la noyade au cours de la soirée de vendredi.

Cette dernière a glissé sur des roches aux abords de la rivière Montmorency, dans le secteur Beauport, et a été entraînée par le courant. Une joggeuse qui passait par là lui a porté secours. 

Son geste a été salué sur les réseaux sociaux par la mère de la jeune fille, qui l’a remerciée chaleureusement pour sa bravoure et l’a qualifiée de «héros».

La noyade chez les jeunes enfants

- 85% des noyades chez les moins de cinq ans sont causées par un manque de surveillance, selon les dernières données de la Société de sauvetage.

- Les décès dans les piscines résidentielles représentent environ 15% de toutes les noyades au Québec.

- Au cours des dix dernières années, 5% des noyades au Canada se sont produites dans des piscines résidentielles. 53% de ces décès impliquaient un enfant de quatre ans et moins.

- 3% des personnes qui sont mortes noyées au pays dans la dernière décennie étaient âgées de cinq ans et moins.