Un enfant perd la vie après une collision impliquant son autobus scolaire
Un enfant de 5 ans a péri et un autre a été blessé lors d’une collision entre un camion et un autobus scolaire

Jean-François Racine
Un enfant âgé de 5 ans qui se trouvait à bord d’un autobus scolaire a perdu la vie et un autre a été blessé gravement, mardi, à Lyster, dans le Centre-du-Québec. Une telle tragédie routière n’était pas survenue depuis 35 ans dans la province.

Un peu après 15h30, une violente collision entre le gros véhicule jaune et un camion à nacelle s’est produite sur le 8e Rang Ouest, entre les routes Fillion et Anna, dans la MRC de L’Érable.

Selon les informations obtenues, le camion était immobilisé en bordure de la chaussée pour des travaux de télécommunication. Un travailleur se trouvait même à bord de la nacelle au moment de l’impact.
L’autobus s’est ensuite retrouvé partiellement dans le fossé avec de lourds dommages à l’avant.
«Le camion était effectivement immobilisé avec un homme dans la nacelle», a affirmé le porte-parole de la Sûreté du Québec, Louis-Philippe Bibeau.

Peine immense
«Le camion était en sens inverse de la route durant une bonne partie de la journée», a confié un parent. Cette hypothèse n’a toutefois pas été corroborée encore par la SQ.
Quelques heures plus tard, la police a finalement confirmé le décès d’un jeune garçon de cinq ans. Transféré dans un centre hospitalier à Montréal, un autre enfant âgé de 10 ans se trouvait toujours dans un état critique, mercredi matin.
En début de soirée, la directrice de l’école primaire Bon-Pasteur de Lyster a envoyé un message aux parents de son établissement. « Comme vous, cette situation nous bouleverse. Notre peine est immense. Et nous savons que nos élèves – liés les uns aux autres – seront tout aussi touchés par cette tragédie », a notamment mentionné Julie Bourque, assurant que toute l’aide nécessaire sera disponible pour les enfants.
Au moment du drame, le chauffeur était sur la fin de sa tournée et très peu d’écoliers se trouvaient encore à bord. Celui-ci a reçu des soins pour des blessures mineures
« On est secoué. Je connais autant la famille de l’enfant que le chauffeur. On se connaît tous », a expliqué le maire de Lyster, Yves Boissonneault.

«Je t’aime mon bébé»
Au petit matin, Le Journal a pu constater qu’une croix en bois avec un chandail appartenant vraisemblablement au jeune décédé a été installée sur le bord du chemin où le drame a eu lieu. «Tu ne seras jamais oublié mon coco. Je t’aime mon bébé», peut-on lire sur l’un des messages signé simplement : «Maman».

Sur Twitter, le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, a parlé d’une nouvelle «bouleversante». Il a précisé qu’une cellule de crise allait être mise en place dès mercredi matin pour accompagner le personnel scolaire, les parents et les élèves.

«J’offre mes plus sincères condoléances aux parents et aux proches du jeune élève de 5 ans de l’école Bon-Pasteur qui a perdu la vie. Je pense aussi au chauffeur d’autobus et à un élève ayant subi des blessures», a-t-il déclaré.

Très rare
En janvier 2020, un accident majeur impliquant un autobus scolaire s’est produit à Saint-Henri-de-Taillon, au Lac-Saint-Jean. La sortie de route n’avait fait aucun blessé grave à son bord.
Selon les statistiques de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ), aucun enfant d’âge scolaire ne serait mort dans un accident d’autobus scolaire depuis 1986.
La SAAQ explique que les autobus scolaires sont sécuritaires, même sans ceintures de sécurité, parce qu’ils ont un système de sécurité passif appelé «compartimentage». Ce système utilise les banquettes et l’intérieur de l’autobus pour former un compartiment de protection. D’ailleurs, des ceintures qui ne seraient pas utilisées correctement pourraient compromettre la sécurité des enfants.
«Non, il n’y a pas eu de décès d’enfant transportés depuis 1986», a mentionné Luc Lafrance, PDG de la Fédération des transporteurs par autobus.
L’enquête se poursuit et on ignore si le conducteur de l’autobus a pu être distrait par ses jeunes passagers. Un aveuglement en raison du soleil est également examiné. La chaussée était bien dégagée mardi.
Le reconstitutionniste de la Sûreté du Québec a quitté la scène vers 1 h 15 dans la nuit. Aucun facteur de nature criminelle n’est pour l’instant envisagé dans ce dossier.
— Avec la collaboration de Dominique Lelièvre et Jérémy Bernier