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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

Un employeur connu des Îles-de-la-Madeleine en faillite

Photo AGENCE QMI, Hélène Fauteux
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Hélène Fauteux

2023-02-09T21:17:19Z
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Une importante entreprise de transformation des produits marins des Îles-de-la-Madeleine est officiellement en faillite, LA Renaissance des Îles (LRDI) croulant sous une dette de 20 millions $. 

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Une majorité de créanciers ordinaires, soit près de 70 pêcheurs, a rejeté la proposition de redressement proposée pour relancer les opérations de ses deux usines de traitement du crabe et du homard. Lors de l’assemblée des créanciers présidée par Lyne Larocque, du Bureau du surintendant des faillites, au palais de justice de Percé jeudi avant-midi, le syndic José Roberge de la firme Roy, Métivier, Roberge, a fait état d’un refus à 66% des votes exprimés. «Sur 9 millions $ dus aux créanciers ordinaires, un total de 4,2 millions $ étaient dus aux pêcheurs», a-t-il précisé.

«Le plan de relance de LA Renaissance n’offrait aucune garantie de succès, parce qu’il n’avait le support d’aucune banque ni d’aucun gouvernement, a pour sa part expliqué le président de l’Office des pêcheurs de homards des Îles-de-la-Madeleine, Rolland Turbide, dont 66 des 325 membres ont perdu 3,7 millions $ dans cette histoire. Les pêcheurs n’avaient tout simplement plus confiance en Mme [Lynn] Albert [présidente-directrice générale et unique actionnaire de LRDI]. Elle n’a pas parlé à aucun d’entre eux depuis le mois de juillet!»

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Ces pêcheurs dits «orphelins», parce qu’ils n’ont plus d’acheteurs, se mobilisent déjà afin de s’assurer que le vivier de LA Renaissance des Îles pouvant contenir jusqu’à 600 000 livres de homard soit en opération ce printemps.

«Sinon, ce serait catastrophique, a soutenu l’un d’eux, Olivier Renaud, qui a également été nommé parmi les cinq inspecteurs au dossier de la liquidation des actifs. C’est l’enjeu numéro 1, parce qu’on n’est pas certain que les acheteurs actuels ont la capacité d’acheter tout le homard des Îles sans les infrastructures de LA Renaissance. Y aura-t-il une entente de location? Formation d’une coopérative? Il est trop tôt pour se prononcer. Toutes les idées sont sur la table.»

Vente de l’usine et du vivier

Quant à José Roberge, confirmé dans ses fonctions de syndic pour la liquidation des biens de LRDI, il se trouve désormais mandataire de la Financière agricole du Canada (FAC), unique créancier garanti de l’entreprise en faillite dont le dû dépasse les 9,1 millions $. «Si on veut maximiser la réalisation des actifs, il faudra vendre l’usine de homard avec le vivier, sinon personne ne voudra de l’usine. Elle ne vaudrait plus rien», a-t-il prévenu.

Cela dit, M. Roberge souligne n’avoir encore reçu aucune instruction de la FAC. Il s’attend à lancer un appel de soumissions pour la vente des actifs de LRDI dès les prochains jours, afin d’en faciliter une reprise des opérations à temps pour la saison 2023. Selon lui, le défi sera surtout de trouver 300 travailleurs d’usine prêts à mettre l’épaule à la roue.

Pour sa part, le député des Îles à l’Assemblée nationale, Joël Arseneau, se dit optimiste.

«Je suis encouragé par le regroupement de pêcheurs qui se mobilisent et je sais qu’il y a différents autres projets de diverses origines sur la table. Ce que je demande aux ministres [André] Lamontagne, à qui j’ai parlé aujourd’hui, et [Pierre] Fitzgibbon, c’est que le gouvernement soit à l’écoute des projets d’affaires qui pourraient être déposés très rapidement par les intérêts locaux et qu’on fasse le choix d’appuyer la relance avec un plan d’affaires qui soit satisfaisant.»

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